J’avoue avoir eu peur de ne pas pouvoir vous offrir mon 6e palmarès annuel des plus belles murales de Montréal… Avec la Covid et les confinements, j’ai cru que la production de nouvelles œuvres serait grandement affectée… eh bien non! J’ai pris en considération cette année plus de 100 nouvelles murales produites sur l’île. Oui, plus d’une centaine! Et il se peut que j’en aie raté quelques-unes, puisqu’il est assez difficile de les recenser…

Chapeaux aux artistes qui nous offrent cette année encore une si magnifique production, portant cette collection publique à près de 900 murales en tout!

De la centaine de cette année, que je suis allé voir pour les photographier moi-même, j’ai choisi 10 grandes murales, 10 petites murales, 2 murales hors catégorie et 3 ensembles exceptionnels qui méritent une distinction selon mes critères habituels, soit: la complexité de l’oeuvre, l’émotion suscitée, son originalité et son ancrage dans le milieu.

Notez que je me garde bien de les classer en ordre de beauté, pour les regrouper plutôt par quartier.

Sans plus tarder, laissez-moi vous dévoiler mon palmarès 2020!

Top 10 des murales grand format

LaSalle

C’est sur la rue commerciale du Bronx, un quartier de LaSalle, que la première murale de cet arrondissement de l’Ouest de l’île a vu le jour, cet été. Il faut saluer cette expansion géographique de l’art mural. Et quand, en plus, l’oeuvre est de qualité, ça mérite une mention dans mon palmarès! Chapeau Bryan Beyung (MU) pour cette réalisation. (carte)

Montréal-Nord

Après LaSalle, une autre première… En effet, Montréal-Nord devient le 13e arrondissement à avoir une mention dans mes palmarès annuels, avec ses deux premières apparitions! Sophie Wilkins, avec la collaboration d’Anik Favreau, marquent le coup. Cette magnifique murale, dans la cour de l’école Sainte-Gertrude, stimulera longtemps l’imagination des enfants… et des grands. (carte)

La prochaine murale a été produite un peu avant 2020, mais je l’ai découverte trop tard pour la mettre dans mon Top de l’an dernier… Pour son effet BD très réussi, ses références et son éclectisme, Les ruelles du Nord de AGC Productions (Artgang) mérite toutefois sa place ici. (carte)

Le Sud-Ouest

Le nouveau Hangar 1825 du Canal de Lachine a eu droit à un habillage complet fait d’une murale qui court sur ses quatre faces! Oeuvre signée par AnkhOne et Nicole Boyce (KOLAB), elle mérite d’être découverte comme une histoire, comportant quatre scènes. (carte)

Le Plateau

Restons avec AnkhOne, qui produisait aussi cette année cette magnifique murale dans le cadre du festival MURAL. (carte)

Le festival nous a aussi donné cette œuvre simple et chargée de sens, sur les thèmes de la diversité et de l’inclusion, de Burnt Toast. (carte)

L’espace entre nous, première autoproduction de MU, a été financée avec la Bourse remportée par l’organisme lors du Grand Prix du Conseil des arts de Montréal, l’an dernier. C’est Cyndie Belhumeur qui l’a peinte, inspirée des mots d’Evelyne de la Chenelière. Une œuvre puissante! (carte)

Ville-Marie

Pour les 25 ans de UnderPressure, impossible de passer sous silence le gigantesque mur de K6A, qui est peint par 12 artistes, ayant une vision commune. Monk.e, Awie, Serak, Fleo, Dodo Osé, Axe Lalime, Royal, Otak, Vect, Arpi, Sims et Osti ont participé à cet hommage à la faune du street art de Montréal et, surtout, au quart de siècle du plus ancien festival de culture urbaine au monde! (carte)

Passons de ce foisonnement de détails au monochrome des œuvres de Ruben Carrasco (International Public Art Festival). Avec son Le Jeu of Créateurs & Coatlicue et son Le Black Ours, soulignant la richesse des cultures autochtones et leur importance à Montréal, il marque lui aussi les esprits. Deux œuvres voisines, pour une place bien méritée dans ce palmarès. (carte et carte)

Hochelaga-Maisonneuve

La princesse géante de Ola Volo est une autre œuvre marquante de 2020. Les clins d’oeil au quartier et les symboles qu’elle utilise pour créer du mystère la rendent incontournable. Une magnifique réalisation. (carte)

Top 10 des petites murales

Depuis 2015, mon palmarès annuel comporte une section spéciale pour les plus petites murales. Une opportunité de montrer des œuvres plus discrètes, souvent créées dans des ruelles. Pour une 6e année consécutive, voici mon choix.

Hochelaga-Maisonneuve

J’ai été séduit par cette baleine, qui est enveloppée d’extensions sur le mur et la clôture qui l’entourent. Une œuvre de Aldarwin, Andra, Omar et Origami qu’il est impossible de montrer sur une seule photo. À vous d’aller voir sur place pour admirer le travail minutieux! (carte)

Pour son minimalisme et ses rappels du quartier, cette murale m’a charmé. On est plongé dans la nostalgie et on aimerait lire les histoires de chacune des photos illustrées. Une réalisation toute en douceur de Deps. (carte)

Le loup électrique de Filco semble tout droit sorti d’un film. On le craint comme on l’admire. À quand la BD pour raconter son histoire? Car il faut savoir que cette murale est située à l’arrière de la Librairie Z… (carte)

Ville-Marie

Une autre histoire à raconter, celle de la Dryade des forêts de Jest et Ofusk. Une chevelure carnivore autour d’un joli visage souriant… Magnifique et épeurante, bien cachée au fond d’une ruelle. (carte)

Le Plateau

3e murale dans mon palmarès 2020 pour AnkhOne, qui a peint avec Viviane Fortin cette œuvre sur l’amour pour tous. Les roses sont splendides, les baisers diversifiés, les couleurs vivantes. Je n’ai pas pu m’empêcher de voir, dans le profil de l’homme, les traits typiques de l’oeuvre de Zïlon. Volontaire ou non, ça ajoute un 3e degré à cette œuvre d’une grande profondeur. (carte)

Autre duo, Jest et Mirov nous offrent cette contemplation futuriste des plus oniriques. Je sais qu’on aime les chats sur Internet, mais là, on est ailleurs! (carte)

Le Sud-Ouest

Quand un restaurateur s’engage dans sa collectivité, en pleine pandémie, ça mérite une mention! Avec cette œuvre de Alan Ganev, peinte entre la première et la 2e vague de la Covid, le resto Perles et Paddock voulait se démarquer. C’est réussi, chapeau! (carte)

La Petite-Patrie

Je n’ai jamais désigné une « pièce », ces signatures stylisées propres au monde du graffiti, dans mes palmarès annuels. À force d’en voir, il semble que je me mette à les apprécier! En tout cas, celle-là, réalisée par Killa EF, Pito et Hest m’est tombée dans l’oeil! Les couleurs, l’impression de texture, la forêt et l’énigmatique robot-bulle m’ont interpelés. (carte)

Dans un autre registre, le dragon de Chado est un autre de mes coup de coeur de l’année. Il est, de plus, au centre d’une ruelle comptant une dizaine de murales petites et grandes! À voir dans la ruelle Beau-Dommage… (carte)

Villeray

Dernière œuvre de ce Top 10, les portes de garage d’Emily Read ont aussi su se démarquer lorsque je les ai évaluées selon mes critères habituels. Le pangolin, à droite, dont on a entendu parler à travers l’actualité de 2020, témoigne de la fragilité de la nature. Une œuvre onirique, jouant sur la beauté du monde… (carte)

Si vous appréciez les peintures sur les portes de garage, passez voir les 100 portes de garages originales de Montréal, recension préparée récemment par le blogue Mes Quartiers.

Hors catégorie et ensemble exceptionnel

Mon palmarès des plus belles murales ne s’arrête pas à ces 10 plus belles grandes et 10 plus belles petites murales de l’année. En effet, comme pour les années 2015 à 2019, j’y inclus des œuvres hors catégorie et des « ensembles exceptionnels ».

Voici deux œuvres inclassables dans mon palmarès, mais que je veux signaler cette année, compte tenu de leur sujet, brûlant d’actualité.

Le Plateau

Le mouvement Black lives matter a marqué notre été et inspiré de nombreux artistes. Sorry is not enough est à mon avis la plus marquante. Merci Denial! pour avoir su traduire cette émotion, et au festival MURAL pour avoir permis qu’elle soit exprimée. (carte)

Côte-des-Neiges

Sortant de son territoire d’intervention habituel, MURAL est aussi allé investir Côte-des-Neiges avec cette grande œuvre de Patrick Forchild. Un hommage aux travailleurs de la santé bien mérité! (carte)

Enfin, dernière catégorie de ce palmarès, mais non la moindre: les ensembles exceptionnels. Quand plusieurs œuvres, sur un lieu précis, méritent d’être prises en considération comme finalistes de mon Top, je préfère créer un ensemble… 3 ensembles exceptionnels s’ajoutent donc cette année à ceux des dernières années.

Hochelaga-Maisonneuve

La Ruelle Sainte-Catherine a créé l’événement cet été, en s’offrant le temps d’une fin de semaine une dizaine de murales supplémentaires! L’oeuvre Que servir la science soit notre joie, de Le Monstr, me semble une incontournable de 2020. Un autre thème d’actualité… Et elle est entourée de nombreuses autres murales intéressantes. (carte)

Le Plateau (Mile-End)

Une autre ruelle se démarque cette année, ayant vue son nombre de murales exploser au cours de l’été. En retrait de l’avenue Du Parc, elle vaut le déplacement, comme en témoignent ces deux petites murales de Bosny et de Chado. (carte)

Villeray

Enfin, je ne peux passer sous silence l’apparition de l’ensemble de murales qui s’est peint autour du Garage Maurice Lemieux. La « photo de famille » produite par une vingtaine d’artistes qui s’y trouve, et que j’ai choisie pour illustrer l’endroit, est impressionnante. Mais tout autour, de nombreuses autres œuvres permettent de découvrir que du talent, Montréal en a à profusion! (carte)

C’est ce qui termine mon 6e palmarès annuel des plus belles murales de l’année. J’espère que vous l’avez apprécié!

N’hésitez pas à le partager, pour faire découvrir à vos amis à quel point Montréal est aujourd’hui une véritable galerie d’art à ciel ouvert! J’ai géolocalisé toutes les murales dont je parle dans ce Top 25… Étrange quand même qu’avec les années, aucune instance n’ait jugé bon de créer un répertoire unique et à jour de cette si belle collection de plus de 900 murales publiques…

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Pour connaître mon classement des murales plus anciennes, visitez ces trois textes fondateurs de 2015 :

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