Pour une 5e année consécutive, je vous invite à découvrir les plus belles nouvelles murales de Montréal. Cet exercice, hautement subjectif j’en conviens, est toutefois basé sur des critères bien établis. Premièrement, je tente de recenser toutes les murales produites au courant de l’année. Un exercice de recherche considérable, qui s’appuie sur une multitude de sources, bien que certaines murales produites en 2019 auraient pu m’échapper. Deuxièmement, toutes les photos de mes textes sont les miennes. Ce qui m’amène à constater, sur place, que rien ne vaut nos yeux pour évaluer la beauté d’une murale! Troisièmement, je me sers depuis 5 ans des mêmes critères, soit la complexité de l’oeuvre, l’émotion suscitée, son originalité et son ancrage dans le milieu.
Enfin, bien que la tentation de les classer soit forte, je les regroupe plutôt par arrondissement. Voici donc ma sélection des plus belles murales de 2019!
Top 10 des plus belles murales grand format de 2019
Ahuntsic
La murale intitulée Fable du Nord, de Dodo Ose (A’shop Crew), est située sur un mur aveugle qui longe une station service… Le contraste est saisissant! Le magnétisme de l’oeuvre l’est tout autant. Quand on prend le temps de la regarder, on peut y voir les nombreux détails, dont les petites sittelles à poitrine rousse… Inspirée de ses rencontres avec les citoyens du coin, cette murale montre même la maison du garagiste, raconte l’auteur… Enfin, notons qu’elle a été produite par Kolab. (carte)
Verdun
Rapides, de Ankhone et Dodo Ose (A’shop Crew), est une autre murale produite par Kolab. On y trouve, sur plus de 9 étages de détails, le même désir de nature que dans la précédente. Mais cette fois-ci, côté fleuve. Sur la photo ci-dessous, vous ne voyez que deux étages de cette magnifique toile qui se divise en 4 sections. Très haute, elle raconte la vie sur le bord de l’eau en toute beauté. (carte)
Lachine
Il y a toujours une murale inaugurée en fin de saison qui chamboule mon palmarès. Cette année ne déroge pas à la règle, avec une murale inaugurée à peine quelques heures avant la publication de mon texte! Mais avouez qu’elle est splendide! Vol au-delà de tes rêves est l’oeuvre de Simon Bachand et Jasmin Guérard-Alie, du collectif Art du commun. (carte)

Plateau
Une première à Montréal : une murale en anaglyphe 3D (vous savez, ces lunettes à la lentille bleue d’un côté et rouge de l’autre?)! Projet (rouge) Eros & Psyche (bleu) Psyche / Skeleton, est une œuvre de Insane 51 (un artiste grec), produite pendant le festival MURAL. Peu de gens savent qu’elle peut se voir de trois façons, mais j’ai sorti mes lunettes 3D pour vous la photographier dans ses trois états… (carte)
Oeuvre vedette du festival MURAL 2019, Diana/Artemis, par PichiAvo (un artiste espagnol), mêle le style classique aux tags de rue avec finesse. Le télescopage des époques et des styles, le mouvement et la transparence de cette murale sont à souligner. Du grand art! (carte)
Ville-Marie
Les histoires que nous racontent les murales de Monk.e sont toujours fascinantes. C’est encore le cas cette année avec La Création, une murale produite par Kolab. On peut y découvrir l’univers des contes et légendes autochtones grâce à la collaboration de l’artiste avec Marie-Céline Charron, membre de la Nation naskapie de Kawawachikamach, et à un travail de médiation avec le voisinage. C’est onirique! (carte)
J’aime les murales abstraites de Stare. Il s’est dépassé cette année avec un doublé : La porte de l’Est. Deux murales qui se répondent et qui encadrent la rue Ontario, tout près du métro Frontenac. Je ne me souviens pas avoir vu une telle œuvre à Montréal… En voiture ou en autobus, direction Est, c’est marquant! (carte)
Le festival Under Pressure nous lègue cette année plusieurs pièces maîtresses (6!). Celle du 203 crew, qu’un internaute a sous-titré Human society sustains itself by transforming nature into garbage, est splendide. D’un point de vue artistique, comme pour le message social qu’elle transmet, elle interpelle les passants. (carte)
The falling man, par Scribe et Tchug, a aussi été peinte pendant Under Pressure. Allusion aux jeux vidéos et aux graffitis, elle est très belle. Je ne sais pas si c’était voulu par les auteurs, mais elle questionne aussi l’humanité, dépeinte ici comme robotisée… Quoi qu’il en soit, elle pose d’intéressantes questions à celles et ceux qui s’arrêtent pour l’admirer. (carte)
Enfin, pour clore la section des plus belles grandes murales de 2019, la murale collective du Gentil Crew mérite d’être soulignée. Cet effort de 7 artistes pour combiner leurs talents dans une seule et même œuvre, lors d’Under Pressure, est remarquable. C’est uni, riche, fort et étonnant. Bravo SBU One, LSNR, MSHL, Bosny, Loopkin, Le Monstr et Maylee Keo pour votre travail colossal, qui s’harmonise à merveille. (carte)
Top 10 des plus belles petites murales de 2019
Ville-Marie
Restons dans Ville-Marie pour le début du Top 10 des petites murales avec cette magnifique réinterprétation du logo de la Ville par MC Baldassari. Produite pendant Under Pressure, elle mériterait d’être reproduite sur des autocollants. Je suis convaincu qu’elle serait populaire. D’ici là, elle est bien située, en plein centre-ville, pour le bonheur des passants. (carte)
À quelques pas de là, le travail de calligraphie de Vincent Box (Garbage beauty) impressionne. C’est tout en finesse, d’une grande précision, impeccable. Un autre leg d’Under Pressure 2019 qu’on aura de la peine de voir disparaître l’an prochain sous une nouvelle production. (carte)
Enfin, l’année exceptionnelle d’Under Pressure s’exprime aussi avec l’insecte-diamant intitulé Shiny shiny, peint par Christina Mazzulla (une artiste de Toronto). Caché dans la ruelle parallèle à la rue Sainte-Catherine, exactement au Sud de la précédente petite murale, c’est un petit bijou qui justifie de s’y aventurer. (carte)
Rosemont
Le troisième grand rendez-vous des muralistes de Montréal, Canettes de ruelle, n’en était peut-être qu’à sa 3e édition en 2019, mais déjà il se démarque en proposant ses murs à des artistes parfois moins connus et, surtout, dans un cadre très intimiste : deux ruelles au Sud de la Promenade Masson. Le portrait du petit Ariel, porté disparu le 12 mars 2018, qu’a peint Julian Palma Luque, est tout simplement poignant. L’artiste l’a offert à sa famille comme un hommage et un espoir. (carte)
Une autre murale produite pendant Canettes de ruelle a attiré mon attention et se démarque, celle de Grils (Alex Grilanc). Inspiré par la sculpture réaliste yougoslave (après un passage à Belgrade) l’artiste joue habilement du coin du garage pour le faire disparaître, tout en donnant de la perspective à l’ensemble. Inhabituelle et déroutante, cette murale nous porte à des questionnements profonds. (carte)
Pas très loin, Dame nature, de Sophie Wilkins, se dévoile sur un coin de la Promenade Masson. Cette œuvre, commandée par la Promenade, est magnifique. Elle a fait l’objet d’une consultation auprès des gens qui fréquentent cette rue commerciale et du voisinage et elle reflète le souci des commerçants du coin d’agir positivement pour l’environnement. (carte)
Villeray
Découverte par hasard dans une ruelle, La Rose des Vents d’Anik Favreau (avec la participation de Sophie Wilkins), est un magnifique cadeau offert aux résidents de la ruelle verte qui l’accueille. Je ne peux m’empêcher de penser à tout ce qu’elle stimulera comme rêves et imaginaire chez les enfants qui la verront! (carte)
Ce sera aussi le cas pour la Ruelle les Lucioles, qui propose à l’une de ses extrémité une œuvre de Tone. Cet artiste de grand talent, qui s’exprime généralement sur des plus petits formats, nous montre avec cette œuvre qu’il peut nous émouvoir dans tous les formats. (carte)
Hochelaga-Maisonneuve
La Femme, par Monk.e, est une longue murale qui se prépare depuis longtemps. Mais ça valait la peine d’attendre. Séparée en plusieurs segments, on y trouve l’oeil, la bouche et le visage d’une femme, agrémentée de mirages, d’oasis, de lunes et de roses. C’est poétique, doux, apaisant. (carte)
Plateau
Enfin, la murale Friendly hugs a plenty, de Cryote (avec la participation de Waxhead), ferme ce Top 10 des plus belles petites murales. En fait, elles sont deux, puisque cette murale fait face à une autre, tout aussi fantastique. L’imaginaire pastel est roi dans l’oeuvre de Cryote, qui nous ramène en enfance avec ses personnages dignes de nos peluches préférées. (carte)
Hors catégorie et ensemble exceptionnel
Mon palmarès des plus belles murales ne s’arrête pas à ces 10 plus belles grandes et 10 plus belles petites murales de l’année. En effet, comme pour les années 2015, 2016, 2017 et 2018, j’y inclus des œuvres hors catégorie et des « ensembles exceptionnels ».
Voici deux œuvres inclassables dans mon palmarès, mais que je veux signaler cette année.
La première, pour l’enthousiasme qu’elle suscite dans son quartier, jusqu’à mobiliser une soixantaine de bénévoles pour en assurer la restauration après un « taggage » massif. Il s’agit de La Pointe all-dressed, une murale communautaire créée par les résidents du coin en 2013, taggée en octobre dernier et restaurée avant même que ce mois ne soit terminé! Une solidarité à l’image de son quartier, Pointe-Saint-Charles. Et une très grande murale qui mérite d’être redécouverte. (carte)
La deuxième, c’est Le Lave-auto de Joshua Vides (un artiste américain), produite pendant le festival MURAL. Ironiquement présentée par Mercedez-Benz en collaboration avec l’avenue Laurier Ouest, ce détournement majeur d’une vieille station service a de quoi attirer l’attention! Au premier coup d’oeil, on a l’impression d’une toile en 2 dimensions, mais ce n’est pas du tout ça. Impressionnant! Et franchement plus agréable à regarder qu’avant! (carte)
Enfin, du côté des ensembles exceptionnels, s’ajoute à ceux des dernières années le troisième hommage (en trois ans!) à l’artiste Scanner, décédé en 2017 d’un cancer. Après s’être mobilisés de son vivant pour créer le « Scan you rock tribute wall », puis avoir produit une murale collective en son honneur en 2018, une trentaine d’artistes se sont impliqués dans le projet de ruelle-graffitis dédiée à « Scan » lors du festival MURAL de cette année. De très nombreuses œuvres se succèdent donc dans cette ruelle située à l’Ouest du boulevard Saint-Laurent, attirant son lot de curieux et de photographes urbains. (carte)
Et vous, irez-vous les découvrir de vos propres yeux? Je vous le recommande! Parce que Montréal, c’est aussi une immense galerie d’art à ciel ouvert!
C’est ce qui termine mon 5e palmarès annuel des plus belles murales de l’année. J’espère que vous l’avez apprécié. N’hésitez pas à le partager 😉
–
Vous aimerez aussi :
- Les plus belles murales de 2020
- Les plus belles murales de 2019
- Les plus belles murales de 2018
- Les plus belles murales de 2017
- Les plus belles murales de 2016
Pour connaître mon classement des murales plus anciennes, visitez ces trois textes fondateurs de 2015 :
- Top 25 des plus belles murales de plus de 2 étages
- Top 25 plus belles murales de moins de 2 étages
- Les ensembles exceptionnels
Et je vous invite à découvrir mes autres textes sur le sujet :
- Les murales, un + pour la vie de quartier
- Murales : Montréal n’a presque rien à envier à Wynwood
- Garbage beauty: pour embellir la ville
- L’art public et la rue qui parle du livre Street art et graffiti
- Les artistes du « sticker »
- Les mosaïques de la rue Ontario
–
Visitez ma page d’accueil pour voir mes + récents textes. Vous y découvrirez des articles sur ce qui pourrait améliorer notre ville, sur ses attraits, ses bonnes adresses, ses grandes réalisations ou tout simplement sur ce qui la démarque des autres métropoles du monde. Une ville riche qui se dévoile dans mon blogue où j’enchaîne les textes aux deux semaines depuis maintenant bientôt 10 ans!
–
C’est toi ma Ville s’est associé au blogue Mes Quartiers pour créer une page Facebook dédiée aux amoureux de Montréal. Cliquez « j’aime » sur cette page et découvrez les textes proposés par nos deux blogues, en + d’un contenu hebdomadaire original et exclusif!