Murales : le Top 25 de 2015

Dans mon dernier texte, Magnifiques petites murales, je vous présentais mes 25 plus belles murales de moins de 2 étages à Montréal, peintes en 2015 ou avant. Le palmarès qui suit vous offre maintenant les 25 plus belles murales de plus de 2 étages. De splendides œuvres, plus grandes que nature, éblouissantes au milieu de la ville, et qui n’ont rien à envier aux autres belles murales du monde, comme vous le verrez.

Montréal compte une telle concentration de murales magnifiques qu’il est maintenant difficile d’en faire un palmarès. De nouvelles s’ajoutent sans cesse, comme deux de ce top, dont la peinture est à peine sèche, puisqu’elles ont été inaugurées il y a un mois à peine! L’ensemble des photos sont les miennes, mon album photos personnel compte actuellement plus de 300 murales, ce qui me permets de vous proposer une sélection qui représente réellement ce qui s’est fait de mieux à Montréal jusqu’à maintenant.

Je les ai choisis en fonction de 4 critères :

1. Complexité de l’oeuvre
2. Émotion qu’elle suscite
3. Originalité
4. Ancrage dans son milieu

J’en ai tiré trois listes distinctes, pour bien refléter l’immense collection de murales que notre ville possède maintenant. Elles sont regroupées par arrondissement et par catégorie :

• Les petites murales (moins de deux étages), présentées dans mon dernier texte;
• Les grandes murales (plus de deux étages), qui font l’objet de ce texte, et;
• Les ensembles exceptionnels (regroupement significatif de murales ou de pièces de grande envergure), qui sera publié en conclusion de cette série.

Pour ceux et celles qui admirent comme moi les productions de MU sur les bâtiments des Habitations Jeanne-Mance, au centre-ville, sachez qu’elles se retrouveront dans mon texte sur Les ensembles exceptionnels. Les 7 murales produites jusqu’à maintenant auraient occupées une trop grande part de mon palmarès! Elles m’ont donc inspiré le troisième texte de cette série, permettant de traiter de cet ensemble de murales tout à fait exceptionnel.

Voici ma sélection des 25 plus belles murales de Montréal :

Le Plateau

Si dans la catégorie des murales de moins de 2 étages aucun arrondissement ne domine les autres par la richesse de sa collection de murales, la situation est tout autre pour les grands formats. Ici, le Plateau, et son fameux festival MURAL, règne sans partage avec près de la moitié de ma sélection. Il faut dire que MURAL attire de grands noms de l’international, et les plus talentueux créateurs d’ici, concentrant ainsi un nombre surprenant de magnifiques tableaux.

Un de mes gros coups de cœur depuis son apparition, la Granny de A’Shop (MURAL 2013) est une des œuvres les mieux ancrées dans son milieux de Montréal. À l’image du boulevard Saint-Laurent, elle est âgée mais toujours rebelle, et elle ose mettre de la couleur là où d’autres auraient abdiqués. Fantastique. (carte)

Le robot de l’italien Pixel Pancho (MURAL 2013) est lui aussi une œuvre majeure. Il faut se trouver devant lui pour mesurer son ampleur et l’intensité de son regard… (carte)

Un petit oiseau rouge tout droit venu de Pologne pour égayer nos murs, grâce aux efforts de Bezt de Etam Cru (MURAL 2014), se cache lui aussi sur les rues adjacentes du boulevard Saint-Laurent. Parce que le festival ne s’y limite pas, loin de là! (carte)

Le toréador de Bryan Beyung (MURAL 2014) est sublime. Impossible de résister au magnétisme de sa cape. (carte)

L’œuvre du Français Seth (MURAL 2014) est d’un genre totalement différent. On aime bien toutes les couleurs, mais que se passe-t-il derrière? (carte)

Venant illustrer avec fracas certains travers de la vie urbaine, le Barré de l’Espagnol Escif (MURAL 2013) illustre à merveille le talent de cet artiste. Avec le seul gris comme couleur, il se démarque et exprime un message très fort en utilisant le contexte entourant sa murale. Impressionnant. (carte)

Le Corbeau de Melissa Del Pinto (MURAL 2015, recouverte par une nouvelle oeuvre en 2016) était un véritable bijou. Elle réussissait à nous faire admirer cet oiseau, qui autrement nous laisse indifférent, sinon craintif. Une œuvre qui réussit à nous faire sortir du « cadre » social habituel est une œuvre importante. (carte: notez que Google montre l’oeuvre de 2014)

Ça m’aura pris du temps pour apprécier cette mystérieuse peinture. Inti (MURAL 2014) nous plonge dans un autre univers avec ce personnage paré d’un collier formé de têtes de morts… (carte)

Cette rêveuse de Jarus (MURAL 2015) est plus grande que nature. À ses côté, on devient Liliputiens. Magnifique. (carte: notez que l’oeuvre est trop récente pour avoir été captée par Google)

Au festival MURAL 2015 les Brésiliens Bicicleta Sem Freio ont fait sensation. Une débauche de couleur frappait les spectateurs, qui peinaient à voir ce qu’ils regardaient. Elle a été recouverte par une nouvelle oeuvre en 2016. (carte: notez encore une fois que Google montre l’ancienne murale…)

C’est ce qui conclut l’apport du festival MURAL à ma sélection des plus belles murales de Montréal.

Toujours sur le Plateau, la prochaine œuvre est tellement spectaculaire qu’elle aurait mérité la première place de ce palmarès si j’avais fait un classement de mes plus belles murales. Impossible, avec une photo, de montrer la richesse de cette fresque, où un petit peuple construit la ville sous nos yeux, avec des matériaux gris terne (vous les voyez peut-être à gauche) et aidés par une nature qui ajoute de la vie et des couleurs. Magistrale composition d’Art du Commun (2014). (carte: seule l’esquisse était visible au moment où Google passait)

Enfin, apparue sur un mur excentré il y a à peine un mois, cet astronaute magnifique m’a obligé à revoir ma sélection pour lui faire une place. Une murale de Five Eight (2015). (carte: Google ne l’a pas encore vu…)

Ville-Marie

Au centre-ville, entre autres grâces aux murales des Habitations Jeanne-Mance, mais pas seulement, c’est l’organisme MU qui domine mon classement, avec de fantastiques réalisations. Présent sur tout le territoire et contribuant fortement à la propagation des murales à Montréal, MU a aussi laissé sa marque dans La Petite-Patrie, Villeray et Verdun, comme vous le verrez plus loin. Pour revenir à l’arrondissement Ville-Marie, en plus de MU, les fresques d’Art du Commun se démarquent aussi au centre-ville, avec des murales qui marquent le paysage.

Débutons par une autre nouveauté, toute fraîche, qui s’est aussi imposée dans mon palmarès à la dernière minute, soit la nouvelle entrée du Chinatown produite par MU et peinte par Gene Pendon et Bryan Beyung (2015). (carte: Google ne l’a pas encore vu…)

Le Tribute to music d’Art du Commun (avant 2010) illumine le centre-ville depuis un certain temps déjà, mais n’a rien perdu de sa force et impressionne toujours par la technique de peinture, toute en transparence. (carte)

Pour les 40 ans d’Expo 67, Art du Commun a aussi produit une gigantesque fresque que l’on doit à Jasmin Guérard Alie et Simon Bachand (2007). (carte)

L’année d’après (2008), les deux mêmes artistes et Art du Commun livraient une autre grande fresque, inspirée de l’imaginaire du cirque cette fois, en plein cœur du Village. Sur le mur d’un édifice maintenant abandonné, on peut craindre pour sa pérennité… (carte)

La murale de Stare (2015) m’a frappé par sa différence avec tout ce qu’on peut voir ailleurs. Ici notre regard se perd dans un brouillard de couleurs et de blanc que je trouve fascinant, presqu’hypnotique. Marquant! (carte: Google ne l’a pas encore vu…)

Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce

Le Collectif A’Shop est derrière toutes les murales que j’ai sélectionné dans Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce, avec de splendides réalisations, comme vous le constaterez rapidement.

La splendide Our Lady of Grace (2011) a longtemps été ma préférée. C’est, à mon avis, une des premières grandes murales de calibre international produites à Montréal. Lors de sa création, une vidéo a même été produite pour en montrer le making of. Absolument spectaculaire! (carte)

Quand je serai grand, je resterai enfant, qui a suivi (2012), est une autre œuvre fascinante de A’Shop. Les couleurs, les jouets et le plafond-galaxie, tout dans cette murale nous ramène en enfance. (carte)

Au-delà des saisons, la murale peinte par Dre, Dodo Ose et Zek, du Collectif, complète bien ce trio des plus belles murales de l’arrondissement. On croirait pratiquement que l’écureuil est vivant tellement il est bien réalisé! (carte)

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Installé dans Hochelaga-Maisonneuve, A’Shop est aussi à l’origine des deux murales de ma sélection pour cet arrondissement. Encore ici, un travail de maîtres.

Dodo Ose et Zek, du Collectif, sont les artistes derrière ce Pinocchio géant (2014), situé derrière la Maison de la Culture Maisonneuve. (carte)

C’est sur le mur d’une autre Maison de la Culture, celle de Mercier, que le Collectif laissait sa marque en 2015, avec Le Sage et la Muse, une œuvre de Dodo Ose, Zek et Ankh, inspirée des pratiques artistiques présentes dans le bâtiment qu’elle décore. (carte: Google ne l’a pas encore vu…)

La Petite-Patrie

La Petite-Patrie est représentée dans ce top par une réalisation de MU, peinte par Rafael Sottolichio, Intérieurs (2014). Un fascinant effet 3D, une composition surprenante et un parc où s’asseoir pour voir l’interaction de la murale avec son environnement créent un ensemble de raisons pour aller l’admirer en personne. (carte)

Villeray

Avant Our Lady of Grace, Montréal comptait déjà une grande dame sur ses murs : la déesse des éléments qui orne La 6e sphère de la culture, depuis 2008. Réalisée par MU et résultat du labeur de Dominique Desbien, c’était une des murales précurseures de l’effervescence que vit Montréal depuis. (carte)

Verdun

Le Montréal de Miyuki Tanobe (2012), une autre réalisation de MU, est le résultat du travail de reproduction d’Annie Hamel, qui rends ainsi hommage à cette peintre montréalaise méconnue du grand public. (carte)

Hors catégorie

Bien que mon top 25 des plus belles murales vous a maintenant été entièrement dévoilé, je ne peux pas terminer ce texte sans mentionner l’exceptionnelle longévité d’une autre murale, hors catégorie celle là, qui orne la ville depuis… 1972! On la doit aux artistes Jacques Sabourin et Claude Dagenais, qui ne savaient probablement pas, en la peignant, qu’elle resterait si belle après plus de 40 ans! (carte)

Cette murale témoigne éloquemment de l’intérêt, pour une Ville, d’investir dans des fresques et des murales. Créatrices de beauté, elles peuvent amener la culture partout, elles améliorent la qualité de vie du voisinage, tout en contribuant à son attractivité et ce, potentiellement pour des décennies… Elles peuvent donc être durable, pour peu qu’on leur prête l’attention nécessaire pour les entretenir.

À la vitesse où les murales apparaissent sur nos murs ces temps-ci, il ne serait pas surprenant qu’on dise bientôt de Montréal qu’elle est une grande galerie d’art à ciel ouvert!

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• Les plus belles murales de 2019
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• Murale: Montréal n’a presque rien à envier à Wynwood
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