Dernièrement, il m’est venu à l’idée de chercher à la bibliothèque un livre sur l’histoire du graffiti. Je suis tombé sur Street art et graffiti, un ouvrage en français traitant des graffitis comme d’un mouvement artistique faisant parti de l’histoire de l’art! Fascinant. Surtout pour ce que l’auteure appelle le « post-graffiti », soit toutes les formes d’arts qui s’expriment dans les lieux publics, sans autorisation préalable, et qui ne sont pas de simples signatures, comme les traditionnels graffitis. Pour vous illustrer le « post-graffiti » voici quelques photos prises à Montréal des œuvres de Monty, d’un artiste inconnu et de Bonom:

Monty Montréal  1 Montreal Affiche 2  Bonom Montréal 2

Paris 2007 (1)

Mieux connu sous le nom « street art », ces œuvres qui parsèment les villes me passionnent depuis longtemps. Zïlon, un graffeur montréalais, a été le premier à m’initier à cette forme d’art qui dépasse, vous en conviendrez, le graffiti. Mais c’est la dissémination des extraterrestres du jeu vidéo des années ’80 Space Invaders, découverts à Paris en 2007, qui m’a vraiment fait découvrir les artistes de la rue. À l’époque, je n’avais aucune idée de ce que représentaient ces personnages présents à plusieurs coins de rues. Puis j’ai découvert le site de l’artiste derrière ces interventions et ouvert les yeux sur tous les artistes qui s’expriment dans nos villes.

Le livre Street art et graffiti m’a permis de faire un pas de plus et de comprendre que nous avons, un peu partout dans nos villes, et sur l’ensemble de la planète, de jeunes talents qui s’expriment et qui témoignent de tendances artistiques qui feront inévitablement leur chemin. Ainsi, on y survole l’histoire du graffiti et l’apparition, dans les années ’80, du street art ou post-graffiti. C’est cette partie qui m’a interpelé. Car l’auteur y pose, indirectement, des questions simples : alors que l’art public (sculptures, peintures murales, statues et même l’art éphémère) est défendu par tous comme étant essentiel à la qualité de vie, pourquoi l’art pratiqué sans autorisation est si stigmatisé? Pourquoi confond-t-on art et vandalisme? Comment les villes peuvent-elles se dire « créatives » et du même coup censurer cette même créativité? Des questions intéressantes. Surtout qu’aucune initiative n’existe pour offrir à ces artistes, qui exposent gratuitement le fruit de leur talent, des lieux pour s’exprimer…

Il y a bien eu Roadsworth (d’ailleurs présenté dans le livre avec quelques autres Montréalais) qui, après s’être fait poursuivre par la Ville de Montréal pendant des mois, s’est finalement vu donner des contrats pour égayer nos rues (il transformait des passages pour piétons et d’autres signalisations de la chaussée, avec des pochoirs et de la peinture, pour en faire des fermetures éclair, des supports à plantes grimpantes, etc.) Mais sinon, quelle place fait-on à tous ces créateurs?

La question est posée.

DSCN9974Street art et graffiti, d’Anna Waclawek, aux éditions Thames&Hudson, collection l’univers de l’art, 2012

Il est intéressant de noter que l’auteure est enseignante à l’Université Concordia 😉

Cote à la Grande bibliothèque :

751.73   W115s   2012

Pour en savoir plus sur le sujet :