Texte mis à jour en juillet 2016
Plage nocturne surréelle qui longe le chemin de fer sous le Pont Jacques-Cartier; Jardin inventé de toutes pièces entre les itinérants et les vendeurs de drogues au métro Berri-UQAM; Festival de graffiti en plein centre-ville; Beergarten aux airs berlinois improvisés entre d’anciennes manufactures du fin fond du Mile-End; scène musicale alternative couplée à de la bouffe de rue sous le viaduc Van Horne; petites zones de piétonnisation semées un peu partout; tapis rouge pour nous rapprocher d’un chantier; Montréal, de plus en plus, se réinvente. Et c’est assez fantastique!
En profitez-vous? Moi j’essaie, mais il y a trop d’initiatives pour que je réussisse à en faire le tour! Au moment d’écrire ces lignes, je profite d’un DJ particulièrement planant, les deux pieds dans le sable, installé sur un bureau de fortune en forme de demi-table de pique-nique, entre des œuvres qui s’inspirent de Frida Kahlo et les installations design du Village au Pieds-du-Courant, tel que sa fameuse coque de bateau-hamac (en 2015). Avouez que c’est dur à imaginer! C’est pourtant bien réel, ici même, à Montréal!

Il y a déjà un certain temps que je veux écrire sur le côté alternatif de Montréal, sur cette effervescence qui permet de mettre en place des projets un peu décalés, où les gens se retrouvent et s’amusent. Jeunes pour la plupart, il faut l’avouer, mais où les plus vieux ne sont pas exclus. À l’image de ce que réussit admirablement bien le Jardin Gamelin, entre autres en assurant une cohabitation harmonieuse entre les itinérants et les autres utilisateurs du parc Émilie-Gamelin. Un exploit que peu de gens croyaient possible avant l’inauguration de ce magnifique jardin au cœur de la ville en 2015. Un autre de mes « musts » de l’été.
Ces initiatives ont comme points communs une réelle ouverture, une simplicité et une ambiance vraiment décontractée qui tranche avec ce qui existe ailleurs. On y vit dehors, au libre vent, avec la ville qui roule tout autour de nous, pendant que nous profitons d’un cocon tissé de plaisirs simples. Enveloppés d’un bel environnement, écoutant de la musique agréable, un drink à la main.
Dans ces nouveaux possibles qu’on crée actuellement à Montréal, on jongle aussi avec les interdits, avec la marge, comme en témoigne, pour une 20e année consécutive (20 ans en 2015!), le festival Under Pressure, qui se déroule cette fin de semaine. Des graffiteurs de tout acabit prennent d’assaut la rue Sainte-Catherine, dans ce coin autour des Foufounes électriques qui pourrait facilement s’inspirer de Camden Lock, à Londres… En laissant libre cour à la créativité, au geste spontané et en se donnant la permission d’explorer, Montréal crée des zones de libertés qui n’existent pas dans toutes les villes du monde…
On tente aussi d’amener l’effervescence urbaine ailleurs qu’au centre-ville. Ainsi, du Jardin du Crépuscule au Champs des possibles, c’est à l’année qu’on réinvente la ville. Puisqu’une initiative en attire une autre, de nouvelles possibilités se sont créées avec l’invention des Marchés de nuit du AlexandraPlatz. On installe des tables de pique-nique autour de ce bar du quartier, on y ajoute des camions de bouffe de rue et un bazar de tables pliantes, au milieu des rues d’un ancien quartier industriel, créant avec succès l’illusion d’être à Berlin. Encore une fois, difficile de se l’imaginer sans l’avoir vécu…
L’effervescence des uns attire les autres, ainsi, VHS a été expérimenté en 2015 à quelques pas de là, sous le viaduc Van Horne, pour faire danser les noctambules sur la musique des Piknic électronik, avec des performances de street art offertes par le Festival MURAL, le tout, encore une fois, alimenté par les camions de l’association Cuisine de rues. Une autres des surprenantes initiatives qui foisonnent actuellement à Montréal.
L’originalité de ce mouvement vient aussi du fait que ça se passe vraiment partout. Je vous ai parlé de la forme festive de ces initiatives, mais il y a aussi toute une éclosion de nouveaux lieux qui apparaissent dans nos quartiers pour améliorer notre qualité de vie. Les Boules roses du Village, la Forêt urbaine du Musée McCord ou la rue piétonne du Musée des Beaux-Art, qui nous reviennent chaque été, sont des illustrations de ce changement que vit la ville.

L’apparition, à l’été 2015, de places temporaires entre autres dans Hochelaga, Ahuntsic, Villeray et Saint-Laurent, montre qu’un changement très profond se passe actuellement. Ces projets, et d’autres, se poursuivent en 2016. Le tapis rouge du chantier de la rue Saint-Denis le confirme : une nouvelle façon de concevoir la ville, encore plus conviviale pour ses habitants, s’est emparée de l’Hôtel de Ville. Qui encourage les initiatives dont je parlais plus tôt, et qui y ajoute de plus en plus les siennes. Les arrondissements sont aussi des acteurs importants de ces changements. En répondant aux attentes de leurs citoyens, ils ajoutent une couleur locale aux quartiers, ce qui crée une diversité d’expériences absolument inédites. C’est donc maintenant aux 4 coins de la Ville qu’on peut sentir cette ville de tous les possibles.
Et si vous avez découvert le mouvement des ruelles vertes, vous savez que tous les possibles se rendent jusqu’à la cour arrière de bien des Montréalais, pour notre plus grand bonheur à tous! Parce que les Montréalais eux-mêmes se sont mis à contribuer à notre qualité de vie en ville, en installant des bibliothèques citoyennes et en imaginant d’autres initiatives en « libre-service » pour leur quartier… L’acuponcture urbaine, dont je parlais sur ce blogue il y a près de 3 ans, fonctionne à merveille et revitalise véritablement notre ville!
Montréal, ville incroyable, ville de tous les possibles! La connaissez-vous? La fréquentez-vous? Y contribuez-vous? Découvrez la suite de ce texte, qui mentionne plusieurs nouvelles initiatives de l’été 2016!
Et racontez-nous votre ville alternative, en commentant cet article!
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Merci pour ce texte fort intéressant!
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🙂
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