Texte mis à jour en 2017
L’agrandissement du Musée d’art contemporain de Montréal est une véritable saga. Le projet a été relancé il y a quelques jours, mais en 2011, c’était un tout autre projet qui était sur la table:
Après le Musée des Beaux-Arts et le Musée Pointe-à-Callière, le Musée d’Art Contemporain avait fait connaître au public ses projets d’expansion. À l’étroit dans son bâtiment de la Place des Arts et faisant dos à la Place des Festivals, le MACM voulait se doter d’un nouvel édifice, construit sur les fondations et la structure de celui qui l’héberge depuis 20 ans. Bien qu’une image ait été diffusée par les médias, il ne s’agissait pas de la maquette prévue, mais bien d’une représentation pour illustrer l’idée. On attendait de savoir si le gouvernement du Québec lancerait un concours d’architecture… Puis, le gouvernement a demandé au Musée de trouver plus d’argent privé pour financer son projet… Nous pensions à l’époque en savoir un peu plus en 2012. Il aura fallu attendre 5 ans.
Le projet est enfin relancé, en 2017, avec un concours d’architecture, ouvert aux architectes oeuvrant au Québec. Mais plutôt qu’un agrandissement, c’est une transformation des espaces existants qui est demandée.
Les motivations pour un agrandissement sont nombreuses. Parmi celles-ci, le bâtiment serait très énergivore, dit-on; la collection, qui est passée de 3600 oeuvres à plus de 8000, manque d’espace; et l’ouverture sur le quartier est problématique. En plus de régler ces problèmes, le projet initial entendait, entre autres, offrir un toit-terrasse aux visiteurs pour décloisonner le Jardin des Sculptures, actuellement méconnu. Espérons que la simple transformation répondra aux mêmes motivations.
L’idée d’un agrandissement n’était pourtant pas nouvelle… Le projet de l’ancien directeur général du MACM était nettement plus ambitieux, puisqu’il visait la conversion du Silo numéro 5 dans le Vieux-Port! Avec la proposition actuellement sur la table, il est clair que le Silo devra se trouver une autre vocation. C’est malheureux puisque le projet était vraiment emballant! Tellement que François Cardinal, éditorialiste à La Presse, est revenu à la charge avec le projet de conversion du Silo plusieurs fois!
Mais bon, la nouvelle proposition, toujours au cœur du Quartier des Spectacles, permettra au MACM de continuer à accroitre sa clientèle et de démocratiser l’art contemporain auprès des Montréalais.
Un jour, il nous faudrait quand même un bâtiment à la hauteur du prestige de l’adresse! Un édifice de calibre international. Un « bâtiment-œuvre d’art contemporain » à l’image de ce qui se fait ailleurs dans le monde. Ces édifices phares attirent les touristes, deviennent une icône de la ville qui les accueille, rehaussent la fierté de ses habitants.
Pourquoi ne pas avoir fait appel à un architecte tel que Santiago Calatrava? Ses œuvres, presque toujours blanches, s’harmonisent bien avec le site. Elles rappellent même, un peu, le Stade Olympique. Pour vous permettre d’en juger, le Musée de Demain, en construction actuellement à Rio de Janeiro, est un exemple de ce qu’il peut offrir à une ville.
Autre exemple très connu, le Musée Guggenheim, à Bilbao, était audacieux. Un tel projet ne s’intégrerait peut-être pas au site du MACM, mais c’est un exemple frappant de l’impact que peut avoir un seul édifice sur toute une région… Pourquoi ne pas miser dès maintenant sur un tel investissement pour continuer à faire rayonner Montréal sur la scène internationale ?
Le Musée d’Art Contemporain fêtait ses 50 ans en 2014, une occasion ratée de lui donner de l’ampleur. Peut-être aura-t-il droit à un agrandissement lui permettant de rayonner à l’international pour fêter son 75e anniversaire, en 2039… Je nous le souhaite!
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