Les consultations sur le premier Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) prenaient fin vendredi dernier. Cet important exercice, qui cherche à assurer un développement durable de la région, entre donc dans sa phase finale, soit l’adoption d’une vision commune (et contraignante) pour toutes les villes de la région.

Ajout du 9 décembre: Pour connaître le Plan finalement adopté, c’est ici.

Pourtant, un tel exercice avait été annoncé en… 1967! En effet, lors de l’Expo, une démarche similaire avait été enclenchée, menant à la production d’une vidéo qui avait été présentée aux élus municipaux de l’époque. Ce qu’on y raconte est surprenant! Merci au blog Archives de Montréal de l’avoir tirée des oubliettes!

Qu’y dit-on? Qu’en l’an 2000 nous serions 7 millions d’habitants dans la région métropolitaine… À l’époque, on était très optimistes! Mais certains autres extraits sont très intéressants et malheureusement, toujours d’actualité. Il est triste qu’on ait attendu près de 45 ans pour mettre en œuvres ce qui était alors annoncé, mais bon… Vaut mieux tard que jamais…

« Le seul appât du gain règle l’aménagement du territoire non encore urbanisé… La Ville s’émiette et le coût des services publics s’en trouve haussé d’autant… Il vaut mieux tenter de planifier son développement. »

Ils l’ont dit en 1967, on le fera en 2011 lorsque le PMAD sera adopté, en décembre normalement. À l’époque, ils parlaient d’un « Plan d’aménagement régional ». C’est pratiquement les mêmes termes qui étaient utilisés! Ambitieux, (on se rappelle qu’ils prévoyaient une population de 7 millions de personnes) le projet de 1967 parlait de plus de 160 km de lignes de métro (contre un peu plus de 70 km actuellement), de trains « Express-régionaux », mais aussi de plages publiques un peu partout, de forêts aménagées à des fins récréatives et de cœurs villageois préservés et aménagés pour conserver leurs beautés.

On posait aussi la question de l’accès à la propriété, toujours d’actualité. « La spéculation foncière, obstacle fondamental, devrait faire l’objet d’une étude complète. »

Les auteurs de la vidéo terminent en précisant « Nous avons pris pour acquis, ici, que plusieurs questions seront réglées en l’an 2000; la pollution de l’air, la pollution de l’eau et les problèmes des finances municipales… » Ouf! C’était encore bien optimiste de leur part… Mais en 2011, le PMAD ne pourra pas se réaliser sans prendre en compte ces éléments, et plus particulièrement le dernier. Notre région a besoin, pour se développer durablement, d’outils à la hauteur des défis. Le gouvernement du Québec saura-t-il le reconnaître?

Il aura fallu près de 45 ans pour que la région se dote d’un plan d’aménagement, espérons qu’il n’en faudra pas 45 autres pour qu’elle ait les moyens de le mettre en œuvre!

Je tiens à remercier le blogue Montréalités urbaines de m’avoir fait découvrir cette vidéo.