Au début des années ‘80, ma grand-mère m’a amené au Pavillon de l’Insolite, à Terre des Hommes (aujourd’hui le Parc Jean-Drapeau), pour m’y faire voir la dépouille d’un extraterrestre dans son cercueil de verre. J’étais très impressionné! J’avais 6 ou 7 ans, et j’étais convaincu que c’était un vrai. Il faut dire que le mannequin de l’exposition Strange, Strange World a longtemps alimenté les spéculations, et ce, partout dans le monde…
Puis j’ai vu le film E.T. l’extraterrestre, comme tous les jeunes de ma génération, et je me suis plongé quelques années plus tard dans l’univers d’Isaak Asimov, un grand auteur de science-fiction. C’est lui qui m’a définitivement convaincu que le monde de l’imaginaire était vraiment fascinant.
Je n’étais pas encore sorti de l’enfance que déjà, j’étais mur pour regarder Montréal autrement… Car avouons-le, notre ville est vraiment inspirante pour raconter ce genre d’histoires. Le Mont-Royal, entre autres, fascine depuis toujours. Berceau de bien des mythes et mystères, il est le cœur de notre ville, tout en restant « ailleurs ». Du rêve à la science-fiction, il occupe une bonne place dans nos contes et légendes, mais il n’est pas le seul.
L’Expo 67, qui a précédé la Terre des Hommes, a aussi éveillé bien des fantasmes. Habitat 67, la Biosphère et de nombreuses autres constructions de cette époque nous ont fait voyager vers le futur. Encore aujourd’hui d’ailleurs!
Ainsi, Montréal compte de nombreux ingrédients permettant de faire lever la recette d’une bonne histoire de science-fiction. Et il y en a déjà eu quelques-unes qui ont été racontées. C’est ce que je vous invite à découvrir dans ce texte.
Des films et séries…
10 ans après le lancement du film Mars et Avril, il est intéressant de débuter par ce projet. C’est un des rares films de science-fiction qui se déroule dans un Montréal de l’avenir, et rien que pour ça, il a fait le bonheur des amateurs du genre. Il faut avouer que le film surprend par sa qualité et par son aspect contemplatif. Les images de Montréal, créées à partir de la réalité, y sont spectaculaires. C’est bizarre de regarder un film où on reconnaît la Biosphère transformée en tour, les affiches du Red Light en trois dimensions ou le Vieux-Port hérissé de gratte-ciels… Le tout est porté par de très bons acteurs : feu Jacques Laguirand, Paul Ahmarani, Caroline Dhavernas et Robert Lepage… Si vous ne l’avez pas vu, constatez-le par vous-même, il est maintenant disponible sur Youtube!
Avant lui, il y avait eu Truffe, en 2008, qui racontait une uchronie où, à cause des changements climatiques, Hochelaga-Maisonneuve devenait la capitale mondiale de la production de truffes! Rigolo. Le film est aujourd’hui malheureusement à peu près impossible à trouver.
C’est un peu le sort des autres films de science-fiction qui se déroulent dans la métropole… Difficiles à trouver et pas si nombreux. Il y a quand même l’étrange court métrage Filtrate, où des créatures extraordinaires parcourent notre métro rétro-futuriste.
Comme lieu de tournage, Montréal a déjà fait ses preuves pour la science-fiction. Il y a eu des films comme Le Jour d’après, Terre champs de bataille, un des X-Men, Zombie malgré lui ou l’Arrivée de Denis Villeneuve, qui ont tourné des scènes à Montréal, toutefois transformée au gré des besoins des cinéastes pour se faire prendre pour une autre. Ainsi, pour ce qui est de reconnaître notre ville lors du visionnement de ces films, il ne faudrait pas trop avoir d’attentes…
À la télévision québécoise, la science-fiction n’est pas très présente non plus. Mais je m’en voudrais de ne pas mentionner Les Rescapés, cette excellente série fantastique qui nous racontait l’histoire d’une famille des années 60, mystérieusement transportée en 2010 lors d’une promenade sur le Mont-Royal… Le choc des cultures était beau à voir! Avec Roy Dupuis et Guylaine Tremblay comme personnages principaux, j’avais beaucoup aimé cette série. On peut encore trouver la première des deux saisons sur Dailymotion.
Des livres…
Dans la littérature, les exemples d’utilisation de Montréal comme toile de fond d’histoires de science-fiction sont plus nombreux.
Présenté comme le premier véritable roman de science-fiction québécois, le livre La fin de la Terre d’Emmanuel Desrosiers (1931) dépeint une fin du monde cataclysmique forçant l’humanité à migrer vers Mars. Tout ça coordonné à partir d’un château situé sur l’Île du Diable, dans les rapides de Lachine! Le livre en fait en effet le repère du grand scientifique président de l’Union des Peuples, mais aussi à la tête de l’organisation de cette migration forcée.
Dans mon texte Ces livres qui parlent de Montréal, je vous présente quelques autres livres qui s’ancrent dans un Montréal imaginaire, pour nous permettre de nous évader. On y trouve Surréal 3000, écrit en 1963, mais aussi des romans plus récents, dont ceux des éditions Alire, et l’excellente série de bandes dessinées Hiver nucléaire, qui sera rééditée en version intégrale ces jours-ci.
Et même en ville!
Les cinéastes et auteurs de science-fiction comptent pour beaucoup dans la diffusion d’histoires imaginaires se déroulant à Montréal, mais d’autres artistes cherchent à ramener le rêve dans la réalité. C’est le cas de plusieurs muralistes, qui ont peint des dessins animés de notre enfance, des supers-héros ou des paysages fantastiques sur les murs de la ville…

Montréal a même déjà pu compter sur des urbanistes et des architectes inspirés par le futur. Comme avec les constructions de l’Expo, mais aussi avec des installations aussi simples que la fusée de Saint-Léonard… Lorsque j’étais enfant, nous l’avons croisée en voiture deux ou trois fois, et j’enviais tellement les jeunes de ce quartier d’avoir cette fusée dans leur parc!

Ville de festivals, Montréal compte aussi son Comiccon, une convention des amateurs de fantastique et de super-héros qui se déroule chaque été. Mais aussi deux festivals de films : Fantasia et Spasm.
Pour moi, Montréal est vraiment une ville de science-fiction… Mais qu’en pensez-vous? Y a-t-il d’autres exemples que j’aurais pu utiliser pour l’illustrer? Aidez-moi à compléter cette présentation de notre ville imaginaire et futuriste, en commentaire!
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Bonjour Carle! Si cela peut vous intéresser, en lien avec le volet « Et même en ville » de votre article : en décembre 2020 (donc en plein coeur de la pandémie), mon mari Ilya et moi avons ouvert la librairie Saga, spécialisée en science-fiction et en fantasy! Cela faisait près de 20 ans qu’il n’y avait plus de librairie spécialisée dans ces genres à Montréal. Une belle communauté s’est créée autour de ce projet, et nous célébrerons donc bientôt notre 2e anniversaire à notre adresse dans Notre-Dame-de-Grâce, à quelques minutes de la station Vendôme! Plusieurs touristes fans de SFF font déjà un détour chez nous lorsqu’ils visitent notre ville. 🙂
Et sinon, des discussions sont en cours pour l’élaboration d’un événement de type festival littéraire… 😉
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On a tourné un épisode de Battlestar Galactica dans les pavillons abandonnés de l’expo 67.
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C’est incroyable de voir dans quel état ont été laissés nos pavillons si longtemps! Et qu’il y en ait tant de disparus… Ça m’attriste toujours qu’on en ait pas sauvegardé plus…
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Il y a une épisode de Star Trek ( a trouver) qui utilise des images d’Expo 67. Les pavillons thématiques je crois, ceux de formes octogonales. Plus jeune, je me rappelle l’épisode.
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Bonjour
Je me permet de signaler un oubli important ; l’excellent et inclassable film Quintet du cinéaste américain Robert Altman avec notamment l’acteur Paul Newman, ce film a été tourné en hiver sur le site de l’expo 67…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintet_(film,_1979)
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