La chaleur s’est installée et les climatiseurs fonctionnent à plein régime. Accentuant le problème du réchauffement climatique comme celui des îlots de chaleurs… Pourrait-on faire autrement? Eh bien oui! Si on laissait seulement la nature nous aider…
On connaît bien le rôle des arbres dans la captation des gaz à effet de serre et autres polluants, on sait aussi qu’ils diminuent le bruit en ville, en coupant la circulation des ondes sonores. Mais il peuvent en plus faire diminuer la température d’une rue de 5 degré Celsius, et même aller jusqu’à 10 degrés s’ils sont assez nombreux! Imaginez ce qu’ils pourraient faire à l’échelle de votre quartier!
Alors qu’on connaît ce rôle essentiel de « climatiseur des villes » que jouent les arbres, il y a 2 questions qui me taraudent. Pourquoi ne protégeons-nous pas les boisés qui ont poussé naturellement sur certaines friches (question traitée dans cet autre texte) et pourquoi ne laissons-nous pas repousser les arbres qui sont vandalisés, plutôt que de les remplacer? Ils sont là, bien enracinés et souvent déterminés à vivre. En les laissant reprendre leur croissance, nous économiserions beaucoup! Pas d’excavation du tronc, pas de remplacement, tout en permettant à un nouvel arbre d’aller combler un vide plutôt que d’en remplacer un qui aurait pu rester là…
Cette question s’est imposée à moi en regardant un jeune arbre brisé par des vandales sur ma rue. Coupé au milieu du tronc, marqué pour être déraciné, puis oublié là grâce à la pandémie et au manque de personnel (j’imagine)… Eh bien, il a parfaitement repris sa forme d’origine sans que personne n’intervienne! Et surtout, sans qu’un seul sou ne soit investi.
Regardez comme la nature a bien fait le travail : la première photo date du début juillet 2021 après que l’arbre ait été vandalisé, on y voit bien la marque orange indiquant qu’il faut le couper; sur la deuxième photo, fin juillet 2021, on dirait que l’arbre veut cacher sa marque orange et il commence déjà à reprendre forme; puis en juillet 2022, qui pourrait dire que cet arbre a un jour été considéré comme mort par la Ville?
Ce n’est pas mon seul exemple! Seulement autour de chez moi c’est une douzaine d’arbres que nous pourrions peut-être sauver si nous leur laissions le temps de reprendre leurs forces. Ils sont là, bien enracinés, prêts à continuer à rendre service, pourquoi les déloger?
Parfois ça donnerait des arbres croches, mais ça ajouterait un peu d’inédit sur nos rues… Par exemple, cet autre arbre, sur la rue Ontario, n’aurait peut-être besoin que de l’aide d’un horticulteur pour choisir une tige maîtresse qui deviendrait son futur tronc. On verrait toujours qu’il a été coupé, mais l’arbre resterait là… Voyez la photo de novembre 2020 et celle de juillet 2022 :
Sur ma rue, un autre arbre ne demande qu’à être dirigé pour repousser…
Et pour comprendre à quel point un arbre déclaré « à remplacer » par la Ville peut se battre pour sa survie, voici un dernier exemple. Après avoir été vandalisé, ce petit arbre donnait déjà de bons signes de vigueur en août 2021. Mais il a été scié en 2022! Malgré tout, il tente de repousser par lui-même! Et si on le laissait faire?
Cette technique pour garder un arbre en vie, malgré qu’il ait été coupé, existe depuis le moyen âge en Europe et au Japon. Ainsi, les peuples qui l’ont adoptée ont pu tirer profit des arbres sans jamais menacer leur survie… Au Japon, le nom de cette technique est le Daisugi. Et si Montréal s’en laissait inspirer dans la gestion de ses arbres de rues et de parcs? Je suis convaincu que nous sauverions des centaines d’arbres par année et pourrions accélérer l’augmentation du nombre d’arbres plantés, en évitant autant de remplacements.
Évidemment, il y aura toujours des arbres malades ou morts, mais pour ceux qu’on peut sauver, ce serait bien de leur éviter de finir dans le compost. Plus rapidement croîtra le nombre d’arbres en ville, plus vite nous pourrons en tirer tous les profits en période de canicule. 5 à 10 degrés de moins dans votre quartier, avouez que ça ferait du bien!
–
Pour en savoir plus:
Vous avez aimé ce texte, vous aimerez aussi:
- Arbres exceptionnels
- Arbres en ville: verdir nos rues
- D’arbres en arbres (sur l’arboretum du Jardin botanique)
–
Abonnez-vous à mon blogue pour ne rien rater! Le bloc d’abonnement est en haut à droite du texte! Vous serez ainsi notifié par courriel à chaque fois que je publie un nouveau texte et vous ne raterez plus rien!
C’est toi ma Ville s’est associé au blogue Mes Quartiers pour créer une page Facebook dédiée aux amoureux de Montréal. Cliquez « j’aime » sur cette page et découvrez un contenu hebdomadaire original et exclusif, complémentaire à nos blogues!

Excellent texte. Ce ne sont certainement pas les experts en horticulture qui manquent à la ville de Montréal et dans les arrondissements. On ne doit pas les écouter eux non plus et leur service est probablement dirigé par un technocrate. Avez-vous fait part de votre réflexion à votre conseil d’arrondissement ? Au conseil de ville ? Vous pouvez aussi écrire une lettre d’opinion dans les médias.
J’aimeJ’aime
Merci pour votre commentaire! Écrire sur mon blogue c’est aussi un moyen de rejoindre élus et fonctionnaires 😉
J’aimeJ’aime
Bonjour, Le frêne devant chez nous a été abattu au printemps dernier. Il était attaqué par l’agrile. Il a été traité mais sans succès. J’ai compté les cercles sur le tronc pour déterminer son âge et, comme la maison à été construite il y a soixante-dix ans, je crois que l’arbre doit avoir à peu de choses près le même âge. Il a refait des branches et été. Si je me fie à l’abattage qui a eu lieu dans les rues avoisinantes, il devrait être entièrement déraciné sous peu pour éviter la propagation de l’infestation. Dommage car il semble reprendre vie malgré le traitement radical qu’il a subi.
Snif!
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce post. Ça fait ma journée! 🙂 Très heureuse de savoir que vous et j’imagine d’autres avons exactement la même réflexion! Aussi, il suffit de regarder les petits arbres qui poussent fin juin – début juillet après la tombée des graines des arbres environnants. Il suffit de les protéger de la tondeuse et en quelques années, on aurait de nombreux arbres, bien implantés, qui se connectent avec leur arbre mère, sans avoir investi d’argent. J’en ai protégé deux comme ça près de chez moi pendant la pandémie (il n’y avait pas de tondeuse…) et deux ans plus tard, ils mesurent déjà plusieurs mètres et sont verdoyants!
Encore merci et passez une très belle journée, Karine
J’aimeAimé par 3 personnes
Merci de votre témoignage, c’est vrai qu’il y a aussi les arbres qui naissent d’une graine qu’on pourrait laisser pousser lorsqu’ils le font dans un carré d’arbre, je suis convaincu que ce serait possible, avec une petite barrière de protection et un panneau explicatif pour que les voisins en prennent soins…
J’aimeJ’aime