Plusieurs Montréalais ont la chance d’avoir un petit terrain, à l’arrière de leur appartement, qui borde une ruelle. Trop peu en exploitent les avantages, en laissant tomber au moins en partie la clôture qui coupe leur horizon et réduit la superficie habitable de leur cour. Mais le mouvement de réappropriation des ruelles fait lentement son œuvre et certains redécouvrent les avantages de ces espaces en commun uniques… L’été débute, c’est le temps de penser à ces ouvertures sur la ruelle. Petites ou grandes, elles vous donneront accès à toute une vie de quartier!
Sans frontière
Le premier type d’aménagement que je veux vous montrer, c’est celui qui permet à la ruelle de s’agrandir sur le terrain privé. C’est ce que j’appellerai la ruelle étendue. C’est aussi très généreux de la part de la personne qui rend ainsi disponible une partie de son terrain…
Toujours sans frontière bien définie, il y a le contraire, la cour étendue. Celle qui pourrait déborder sans qu’on sache trop où est la limite.
Une façon simple de marquer son territoire peut être d’avoir un terrain non asphalté… C’est flou, mais on sent qu’il y a une partie privée. Le gravier au sol marquant la cour.
On peut y aller d’une surface plus agréable, même sans y mettre beaucoup de ressources… Dans ce cas-ci, un gazon synthétique.
Pour démarquer un peu plus son espace, pourquoi ne pas opter pour la terrasse? Une belle option pour les bricoleurs, qui pourront ainsi se créer un espace bien à eux, sans qu’il soit coupé de la vie de la ruelle.
D’autres optent pour quelque chose de plus durable, comme cette cour légèrement surélevée par un pavé de brique. Remarquez le jardin en bac au coin de la cour, qui marque bien le territoire…
Enfin, pour briser toutes frontières, le « bar à bon voisinage » peut s’avérer une solution originale, si vous désirez une vie de quartier bien remplie!
Délimiter son territoire
Plusieurs personnes ne veulent pas choisir entre l’intimité et la communauté. Plusieurs stratégies existent alors pour avoir le meilleur des deux mondes, comme la cour semi-privée, semi-publique.
Plus subtile, la haie transitoire s’avère aussi un bon choix.
Un arbre peut aussi très bien faire office de frontière… Lorsqu’on est debout, il coupe la vue, donnant de l’intimité; lorsqu’on est assis, il permet de voir ce qui se passe plus loin, ouvrant des perspectives. Et si c’est en plus un arbre fruitier, on se crée des occasions de socialisation!
Parfois, on préfère quelque chose d’un peu plus opaque. L’avantage, c’est que du même coup, on verdit notre environnement. Si vous avez le pouce vert, c’est une bonne option.
Joindre son arrière-cour à la ruelle ne veut toutefois pas systématiquement dire absence de clôture! Mais elle peut se faire discrète.
Dans d’autres cas, une palissade ouverte peut montrer à la fois un désir de vie de famille, sans décourager la visite.
Mais on peut opter pour une simple fenêtre sur la ruelle aussi. Tant qu’à faire, en lui donnant un look qui fera qu’elle sera appréciée de tous.
Déborder dans la ruelle
Le dernier type d’aménagement qui m’a fait sourire lors de mes visites des ruelles, ce sont les annexes de cour, greffées à la ruelle. Parce que la cour est trop petite ou pour socialiser sans perdre son espace personnel… Les exemples les plus simples ajoutent une tablette à la clôture, permettant de sortir avec des chaises pour profiter de la voie publique.
Très élégant, j’ai aussi trouvé très généreux le propriétaire qui a aménagé, à même sa palissade, cette table publique (elle aurait d’ailleurs pu faire partie de ma récente recension des tables publiques originales de Montréal!).
Enfin, dans un véritable effort de réappropriation de l’espace commun, cette table sous une pergolas végétale me semble un magnifique exemple à suivre. Comme quoi ça n’a pas besoin d’être compliqué pour être efficace!
Ouvertes, semi-ouvertes ou fermées mais bonifiées, nos cours sont un joyau de la ville qu’il ne faudrait pas négliger. Elles agrandissent nos habitations et nous offrent des occasions uniques de faire connaissance avec notre voisinage. Adjacente à une ruelle, elles acquièrent un potentiel considérable qu’il ne tient qu’à vous d’exploiter. Selon votre humeur, vos valeurs et vos besoins, il y a mille et une idées d’aménagements pour changer durablement votre vie de quartier.
Car ça ne se limite pas à l’aménagement de votre cour… Vous pourriez aussi partager une micro-bibliothèque, construire un hôtel à insectes, commanditer une murale sur le mur ou la porte de votre garage ou développer un jardin à papillons… Les frontières peuvent devenir poreuses lorsqu’on lorgne du côté de la ruelle! Et chaque initiative du genre renforce le tissus social.
Vous joindrez-vous au mouvement?
Les exemples d’aménagements présentés dans ce texte proviennent de ruelles de La Petite-Patrie, de Saint-Michel, de Rosemont, du Plateau, de Maisonneuve et de Ville-Émard.
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Eh!!! C’est ma table de ruelle! 😂
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Vraiment intéressant, merci.
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Comme toujours vous m’impressionnez de partager toutes ces suggestions tout aussi agréables et imaginatives pouvant en inspirer d’autres à faire semblable chapeau à vous👏👏
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