Cette année encore, les artistes de rue de Montréal nous ont légué une foule de nouvelles murales, dont voici un aperçu. Rappelons que je tente de voir en personne toutes les murales afin de les évaluer et de produire mon palmarès annuel. C’est ainsi plus de 100 murales que je suis allé voir et photographier pour vous offrir le fruit de ma chasse au trésor.
Comme chaque année, je les évalue sur quatre critères, soit : l’originalité, la complexité, l’ancrage dans son milieu et l’émotion suscitée par l’oeuvre. Et je ne retiens que les 10 murales d’un étage et les 10 grandes murales qui m’ont le plus marqué. Enfin, notez qu’elles sont classées par quartier et non pas en ordre de préférence.
Voici donc le résultat de mon 7e palmarès annuel!
Top 10 des murales grand format
LaSalle
C’est seulement la 2e année de production de murales dans cet arrondissement, mais ça se poursuit en grand! Encore une fois, on fait rayonner un artiste qui a vécu à LaSalle. On a ainsi demandé à Fluke de peindre cette nouvelle œuvre, produite par Kolab. (carte)
Lachine
Dodo Ose est un habitué de mon palmarès, et à regarder ses murales, on comprend pourquoi! Il récidive cette année à Lachine, dans un secteur promis à une revitalisation prochaine. Pour produire sa murale, il s’est inspiré de discussions avec les voisins et du nom de l’avenue Skaniatarati, située à proximité, qui signifie « de l’autre rive » en langue Kanien’kéha (Mohawk). (carte)
Lachine compte aussi une autre splendide nouvelle murale, cette fois sur le thème de l’école du futur. De quoi faire rêver les élèves pendant toutes leurs années dans l’école qui lui sert de toile! Une murale signée Art du Commun. (carte)
Saint-Laurent
Sur une autre école, c’est un trésor qui accompagne l’imaginaire des enfants. Cette œuvre compte en fait deux murales, peintes par Monk.e et Ankh One, et produites par Kolab. Elles ornent les deux pavillons de l’école Bois-Franc-Aquarelle. (carte)
Sud-Ouest
La murale « Si fragile », de Jet$et art, rappelle à notre mémoire Marie-Soleil Tougas, comédienne décédée en 1997 dans un accident d’avion (Cessna) à l’âge de 27 ans. De Peau de banane à Chambre en ville, elle aura marqué une génération de téléphiles. (carte)
Ville-Marie
L’oeuvre légèrement psychédélique de Danaé Brissonnet se démarque de ce qu’on peut voir normalement à Montréal. C’est organique, mystérieux et complexe. Il faut du temps pour voir tous les éléments de cette peinture, mais surtout, pour voir leurs interactions et tenter de comprendre leur signification… Ça mériterait un placottoir pour méditer un peu devant cette étrange oeuvre, nommée Duo-Denum et produite par Milmurs. (carte)
On a gardé le 25 ans en haut de la murale… pour une 2e année consécutive! Mais elle marque bel et bien les 26 ans du Festival Under Pressure, et avec panache. Cette année, nous sommes dans un Far West imaginaire, auquel ont contribué bon nombre d’artistes… (carte)
Le Plateau
La « Pura Vida », de Filco, invite à l’été perpétuel. Cette œuvre discrète, sur un mur en retrait de la rue, offre pourtant un petit moment de bonheur à ceux qui savent garder les yeux dans les airs lors de leurs promenades en ville… (carte)
Rosemont
Les photos sont parfois trompeuses, comme ici avec l’oeuvre « Nouvelle Lune » de Maliciouz, qui ne paraît pas sa hauteur de deux étages. Produite dans le cadre de la 5e édition de Canettes de Ruelle, événement annuel qui se tient dans certaines ruelles du Vieux-Rosemont, cette murale me donne l’occasion de souligner le travail de cette talentueuse artiste. (carte)
Hochelaga-Maisonneuve
Pour conclure cette section de mon palmarès, je vous amène dans Hochelaga-Maisonneuve pour découvrir cette murale en l’honneur d’Espace pour la Vie, créée par Ankh One et produite par Ashop. On y voit des références au Jardin botanique, au Planétarium, à l’Insectarium et au Biodôme, situés à quelques coins de rue de l’oeuvre. Magique! (carte)
Top 10 des petites murales
Hochelaga-Maisonneuve
Ce n’est pas parce qu’elles ne font qu’un étage de haut qu’elles ne sont pas fabuleuses! Filco a été très productif cette année et cette murale est à mon sens sa plus aboutie. Son imaginaire est féérique! (carte)
Apparu avec une ruelle verte, cette murale d’un artiste que je n’ai pas encore réussi à retracer, est pourtant digne de mention. La couleur, le mouvement, les détails, c’est joyeusement non figuratif et j’avoue que parfois, c’est très réussi. Comme ici. (carte)
Cette autre œuvre dont je n’ai pas le nom de l’auteur se démarque aussi, cette fois par l’utilisation de la rouille de ce vieux garage comme toile de fond d’une œuvre toute simple, mais tellement réussie! Son auteur serait-il le même qui a eu l’audace d’investir un ancien panneau publicitaire du Mile Ex avec un concept similaire? Puisque pour moi ces œuvres sont ex aequo, je vous les présente toutes les deux. (carte) (carte)
Rosemont
Lors de la 5e édition de Canettes de Ruelle, il y a aussi eu la production de plus petites murales, dont ce paysage de campagne teinté de rose de Fléo. Le ciel est fabuleux, l’intégration des graffitis dans la montagne lui donne un air urbain intéressant et montrer la campagne en ville, c’est assez rare dans les thèmes de murales… (carte)
Le Plateau
L’électrocardiogramme de la ville, mais quelle belle idée! Cette œuvre minimaliste de Carnior est d’une grande intelligence. Elle fait penser à la série d’animation La Linea, rappelle que la santé était au coeur de notre vie cette année, tout en mettant de l’avant un de nos édifices phares (et probablement plus gros centre de vaccination du Québec). Enfin, elle nous fait sentir que le coeur de la ville bat toujours… (carte)
Autre concept des plus intéressants, l’oeuvre de Ankh One et Nicole Boyce reprend la peinture « L’escamoteur » attribuée au peintre néerlandais Jérôme Bosch et réalisée entre 1475 et 1505, pour en faire une réinterprétation moderne, à la sauce street art. On a donc ici une lecture à plusieurs niveaux. Pour le passant, elle est distrayante, pour l’amateur d’art, elle invite à redécouvrir le modèle original… (carte)
L’histoire de cette murale, racontée par son auteur Monk.e, mérite d’être répétée! C’est l’ambassade du Canada au Sénégal qui l’a financée pour que la vidéo sur sa réalisation puisse être diffusée lors de l’ouverture du Festigraff à Dakkar. Monk.e y a peint Ilam, un compositeur Sénégalais installé à Montréal. Il est représenté sur fond de paysage urbain de Dakar, ville qu’a déjà visité Monk.e. Une murale qui voyage, du Plateau au Sénégal! (carte)
Ville-Marie
La Maison du Développement durable voulait, depuis un certain temps, animer son édifice d’une murale. C’est finalement Roadsworth qui a hérité du contrat, lui qui est connu comme un artiste militant, ayant débuté sa carrière en peignant la nuit des pistes cyclables là où il trouvait qu’elles manquaient! Après s’être fait arrêter par la police au début des années 2000, il est devenu un artiste reconnu même par la Ville, qui lui commande aujourd’hui des œuvres. Il jouit maintenant d’une reconnaissance internationale pour son style distinctif et encore teinté de ses valeurs profondes. (carte)
La prochaine murale est une oeuvre collective, produite par plusieurs femmes. Loopkin, Moule, Tshoko et Brouillons Sam19 y ont contribué et c’est cette prise du pinceau en groupe que je veux saluer. Parce que le monde du graffiti et de la murale ne compte pas que des hommes! (carte)
Villeray
La dernière murale de mon palmarès des petites œuvres a aussi été peinte par une femme de grand talent, Annie Hamel. Inspirée des enfants de la ruelle, elle vient s’ajouter aux centaines de murales de ruelles qui animent les cours arrières de Montréal. (carte)
Hors catégorie
J’ai longtemps hésité à mettre cette œuvre dans mon Top 10 des plus belles petites murales, mais j’ai plutôt choisi de la mettre hors catégorie, parce que des portes de garage, il s’en peint trop chaque année! Le blogue Mes Quartiers en présentait 100 l’an dernier et depuis, elles continuent de se multiplier. Mais ce féetaud (une fée mâle) est trop mignon pour que je ne le mentionne pas. Merci à Mili pour ce joli tableau, qui conclut bien mon 7e palmarès annuel des plus belles murales de Montréal! (carte)
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Pour connaître mon classement des murales plus anciennes, visitez ces trois textes fondateurs de 2015 :
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- Garbage beauty: pour embellir la ville
- L’art public et la rue qui parle du livre Street art et graffiti
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- Signalisation : détournements et réinterprétations
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Superbe 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂
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Il y a beaucoup, beaucoup trop de murales maintenant, ça commence d’être la cacophonie en ville maintenant. Trop!!
J’espère que la ville va arrêter cette folie.
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