Les vagues de l’océan ont maintenant de la concurrence! Fluctuant au gré des marées et des conditions météorologiques, ces vagues se font parfois attendre longtemps, ce qui n’est pas le cas des vagues de rivières, qui peuvent même être permanentes! Au grand bonheur des citadins qui habitent tout près d’une de ces nouvelles vagues de surf.
Créées par le courant des rivières et par les irrégularités de leurs fonds, ces vagues existent dans quelques villes du monde, comme à Munich, en Allemagne. C’est probablement là que se trouve le plus connu des sites de surf de rivière, puisqu’il est situé en pleine ville, à la croisée d’une rue passante sous laquelle une rivière émerge de ses canalisations pour se jeter dans un grand parc.

C’est la Eisbach, une rivière artificielle. Réputée auprès des surfers de rivière, elle pourrait bientôt perdre de son prestige si les vagues de Montréal viennent à être connues… En effet, les nôtres sont beaucoup plus grosses et offrent des paysages grandioses à ceux et celles qui osent les monter… Je vous propose de les découvrir.
Les 3 vagues de Montréal
Il y a bientôt 20 ans que l’on surfe à Montréal. Ce serait Conran Addison, un kayakiste olympique, qui aurait été le premier à surfer sur le fleuve, en 2002. Et depuis, les adeptes se multiplient. Au point où notre île compte maintenant trois sites de surf, sur-utilisés. Et dont les berges sont fragilisées, malgré les soins apportés par les amateurs. L’enjeu est d’actualité et la Ville le mentionne, dès le mot d’introduction de son Plan de l’eau :
Concernant les vagues éternelles Guy et Habitat 67, elles attirent de plus en plus de surfeurs. C’est un joyau naturel qu’il faut protéger. Des analyses environnementales seront réalisées et, de concert avec les utilisateurs, un concept d’aménagement des berges adapté aux besoins des surfeurs et protégeant les berges sera identifié et réalisé.
Des travaux ont d’ailleurs été réalisé en 2021 pour faciliter l’accès à la fameuse vague à Guy, situé dans l’arrondissement de LaSalle. Le projet de 2,4 millions de dollars incluait l’aménagement de sentiers pour se rendre sur le site et des mesures pour réduire l’impact de la fréquentation sur les berges. Cette vague est la plus connue des surfers, puisqu’elle est celle où se donnent les formations pour les débutants. Sur le bord de l’eau, dans un secteur du fleuve assez calme, elle est parfaite pour tenter de chevaucher le Saint-Laurent une première fois.
Le surf de rivière est en effet un vrai défi sportif! Je n’en ai jamais fait, mais à ce que j’ai pu constater, c’est autrement plus difficile que le surf sur l’océan. D’abord, la vague ne vient pas vers les surfers comme sur l’océan, il faut aller la chercher et y prendre prise en nageant! Ensuite, puisque les vagues de rivières peuvent être permanentes, les amateurs peuvent y rester en équilibre autant de temps que tiendront leurs jambes… Pour finir, bien épuisé, il faut savoir très bien nager, avoir un bon cardio et surtout, du souffle si on tombe dans le courant…
C’est pour l’apprendre que la vague à Guy est si importante. Elle est la première étape d’apprentissage du surf de rivière, celle par qui tout commence… C’est donc normal que le premier investissement lui ait été décerné.
Côté investissements, il faudra tôt ou tard s’occuper aussi de la vague vedette de Montréal, celle qui fait tourner la tête des surfers de partout: la vague située au pied d’Habitat 67, et qui en tire son nom. Cette vague permanente est due aux travaux de construction de l’île Notre-Dame, pour l’Expo 67! C’est en effet le site d’excavation des remblais utilisés pour former l’île qui ont laissés le trou qui crée encore aujourd’hui cette fameuse vague. De par son histoire, mais aussi par le défi qu’elle offre aux surfers avec sa vague de presque deux mètres (le double de celle de Munich!), elle a tout pour permettre à Montréal de devenir une capitale mondiale du surf de rivière!
Mais actuellement, pour s’y rendre, il faut se stationner à plus d’un kilomètre, passer sur un terrain privé pour emprunter un sentier digne du vélo de montagne, à flanc de falaise le long des berges, pour se rendre sur le site bien caché derrière Habitat 67… Tout un défi d’aménagement qu’il faudra bien relever un jour… Mais l’exemple de ce projet étudiant témoigne qu’avec un peu d’imagination, on devrait pouvoir y arriver… Et donner à Montréal un site de surf de réputation internationale!
En plus des deux vagues grand public déjà mentionnées, il se trouve d’autres vagues plus sauvages, réservées aux experts: les vagues des Rapides-de-Lachine. Situées à moins de deux kilomètres de la vague à Guy, entre le Parc-des-Rapides et l’île aux Chèvres, elles sont très difficiles d’accès, mais offrent tout un défi aux athlètes de la discipline! La plus connue de ces vagues est Big Joe, ainsi surnommée, dit-on, en l’honneur d’un Mohawk qui connaissait parfaitement les rapides et qui offrait ses services, à la fin du 19e siècle, pour les descendre… L’aventure se poursuit aujourd’hui avec des surfers aguerris, qui s’offrent en spectacle aux promeneurs du Parc. Si nous avions un peu plus d’ambition pour ce sport à Montréal, ça pourrait être un lieu de compétition internationale des plus spectaculaires…
Montréal : capitale du surf
Mais avant tout, il faudra régler le problème d’accès à la vague Habitat 67. C’est un défi qui mérite vraiment qu’on s’y attelle compte tenu des retombées touristiques que pourrait nous amener cette vague (en visibilité internationale comme en visiteurs). Et aussi compte tenu que la pratique du surf à Montréal est presque déjà en état de surchauffe. Il passe plus de 100 personnes par jour sur la vague Habitat 67 les chaudes journées d’été… Et il y aurait de 18 000 à 25 000 surfeurs annuellement sur nos vagues!
Autre signe que le temps est venu de prendre au sérieux l’idée de faire de Montréal une plaque tournante du surf de rivière dans le monde, c’est l’arrivée du surf comme sport aux Jeux olympiques de Tokyo! Les olympiques ont toujours été un puissant créateur de passion pour les sports qui y sont en démonstration. Quoi de plus naturel que de surfer sur la vague ici aussi, à Montréal, ville olympique?
Plusieurs amateurs en rêvent et pensent même qu’entre la vague d’Habitat 67 et le Vieux-Port de Montréal, il serait possible de créer de nouvelles vagues éternelles…
Alors, Montréal saura-t-elle prendre sa place dans le palmarès des meilleures villes du monde pour le surf de rivière? Les vagues sont là, la Ville y croit, les amateurs sont nombreux, il ne manque maintenant que quelques aménagements pour monter sur le podium.
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