Ils sont apparus un peu partout ces dernières années, particulièrement dans les ruelles vertes. Mais sont-ils utiles? Et permettent-ils de soutenir ou d’améliorer la biodiversité en ville? Ces questions, l’Insectarium de Montréal se les pose, dans le cadre d’une enquête qu’il vient de débuter. En attendant les résultats de ces travaux, voici quelques réflexions et informations sur ces initiatives environnementales.

Faire confiance à la nature
Il faut l’avouer d’entrée de jeux, un jardin naturel aurait tout ce qu’il faut pour préserver la biodiversité. Il suffirait de lui laisser de la place et d’accepter ce qu’on considère trop rapidement comme des déchets à composter. En effet, tas de feuilles, cailloux empilés et autres brindilles abandonnées sont autant de refuges pour les insectes qui y vivent, s’y reproduisent et y passent l’hiver…
La destruction des champs, des friches et des boisés urbains, hauts lieux de biodiversité, entraînent la disparition des abris naturels pour insectes que sont le foin, les branches et les arbres morts… Ces végétaux sont aussi des sources de nourriture pour certains insectes.
Un jardinier ou une ville qui ne supporte pas la présence de ces éléments considérés comme « sales » dans son jardin ou ses parcs, contribue à l’érosion de la biodiversité, brise les équilibres naturels et doit alors compenser en offrant d’autres gîtes aux insectes.
La prochaine fois que vous verrez des voisins ou des administrations tolérer une portion « naturalisée » sur leurs terrains, félicitez-les plutôt que de vous en inquiéter! C’est la meilleure décision à prendre pour la suite du monde.
Sinon pourquoi?
Malheureusement, ce n’est pas toujours simple de maintenir des milieux naturels en ville ou de naturaliser des espaces urbains. C’est pourquoi l’enquête de l’Insectarium est si intéressante. Avec ses 60 nichoirs à insectes, elle cherche à déterminer si c’est une compensation durable à la destruction des habitats et à la protection des insectes pollinisateurs, essentiels à l’agriculture.
En effet, sans le travail des insectes qui butinent d’une fleur à l’autre, presque aucune fleur ne donnerait de fruit ou de légume! Ce « service » de la nature n’est jamais mis dans la balance des choix de nos gouvernements pour autoriser des insecticides ou pour préserver des espaces verts, alors que nous en sommes totalement dépendants!
Même en ville c’est important. On estime à plus de 300 le nombre d’espèces d’abeilles indigènes au Québec. Aucune ne produit de miel, et elles sont plutôt solitaires, mais leur survie est liée à la nôtre. Et à celle de l’agriculture urbaine…
Les « motels à insectes » sont-ils une solution ou concentrent-il au même endroit des insectes à l’avantage de leurs prédateurs? À cet effet, les grands hôtels à insectes sont généralement déconseillés, aussi parce qu’ils peuvent être infestés de parasites…
Toutefois, la pratique ne serait pas à bannir. La meilleure solution serait peut-être d’utiliser des abris à insectes faits maison, en choisissant différents types d’habitats et en les dispersant dans le jardin. Quelques bûchettes dans un coin, quelques pots remplis de paille, quelques briques alvéolées dans un autre coin et toute autre proposition naturelle constitueront une multitude d’invitations, plus naturelles, à trouver refuge dans votre jardin. Et, en complément, ce genre d’hôtel à insectes pourrait aussi être utile:
Ceci dit, un hôtel à insectes aura toujours des vertus pédagogiques certaines. Et c’est pour cette fonction qu’ils sont si souvent proposés dans les aménagements écologiques. Ils nous rappellent, par leur simple présence, l’importance des insectes!

Créer de nouveaux habitats
Vous voulez tenter l’aventure? Les Éco-quartiers sont bien placés pour vous aider, puisque leur rôle est la sensibilisation du public! Mais voici quand même quelques conseils de base pour construire votre hôtel à insectes. Il faut, avant tout, utiliser des matériaux non traités. Il faut aussi s’assurer que l’abri soit face au soleil, pour qu’il puisse bénéficier de sa chaleur le plus longtemps possible, et son arrière doit être fermé. Il doit être dos aux vents dominants, avec un toit imperméable pour le protéger de la pluie, et surélevé d’au moins 30 cm pour le mettre à l’abri de l’humidité du sol. Les armatures en bois permettent de rendre l’ensemble plus étanche. L’endroit choisi pour l’installer devra aussi être assez calme, à l’écart des allées et venues, pour attirer des locataires. Bien conçu, votre nichoir à insectes devrait être utilisé à l’année.
Construire le nichoir n’est toutefois pas suffisant! Pensez à avoir à proximité un garde-manger, c’est-à-dire du bois mort et des fleurs, pour nourrir les insectes. Il faut savoir que la plupart des fleurs ornementales vendues dans le commerce sont des variétés stériles, sans nectar, base de la nourriture de nombreux insectes… Réapprendre à apprécier les fleurs sauvages et les semences anciennes est donc un complément essentiel à la réussite d’un projet locatif pour les insectes. C’est bien de leur assurer le gîte, mais il faut aussi penser au couvert!
Pour éloigner les parasites, il est recommandé de renouveler les matériaux à l’intérieur de l’hôtel à insectes à tous les deux ans. Trop d’hôtels sont laissés à l’abandon, devenant rapidement des « HLM à insectes »…
Enfin, si on donne spontanément une forme de maison à ces abris à insectes, projection que l’on se fait de l’habitation idéale, il serait peut-être mieux de leur donner des formes différentes, plus proches de ce que les insectes trouvent dans la nature. Parce qu’il ne faut pas l’oublier: le rôle des hôtels à insectes est de pallier la disparition de leur habitat, pas de les corder dans un espace restreint parce qu’on ne veut pas les voir ailleurs…
–
C’est toi ma Ville s’est associé au blogue Mes Quartiers pour créer une page Facebook dédiée aux amoureux de Montréal. Cliquez « j’aime » sur cette page et découvrez les textes proposés par nos deux blogues, en + d’un contenu original et exclusif!
Good day! I just want to give a huge thumbs up for the great data you’ve got here on this post. I will probably be coming again to your blog for more soon.
J’aimeAimé par 1 personne
Voilà qui ferait un très beau projet scolaire!
J’aimeAimé par 1 personne