Différents promoteurs y travaillent depuis des années et leurs visions sont maintenant concrétisées. Après un projet précurseur en 2017, trois foires alimentaires nouveau genre ont ouvert leurs portes en 2019, suivies par un cinquième centre gastronomique montréalais il y a quelques jours! Finies les aires de restauration rapide de sous-sols, on fait maintenant place à de vrais restos locaux, dans des ambiances invitantes…
Voici, en ordre chronologique d’ouverture, ces nouveaux venus de la restauration sur l’île de Montréal:
Le Marché Artisans (novembre 2017)
Lumineux, luxueux et étonnant
Deux ans avant les autres, le Marché Artisans ouvrait ses portes dans l’hôtel Fairmount Reine Elizabeth, fraîchement rénové. Plusieurs comptoirs spécialisés permettent d’assouvir les convives, même si c’est la même équipe qui est derrière tous les menus. Le blanc et le bois dominent, offrant une ambiance paisible qui incite à prendre son temps et à profiter de la vie.
De l’assiette complète au tapas, en passant par le prêt à emporter, il y en a pour tous les goûts. Tout ce que j’y ai goûté était bon. En plus, ils servent d’excellents vins.
Le Marché Artisans se distingue aussi avec ses sélections de produits du marché, à acheter en cadeau ou pour regarnir notre propre cuisine. Une fusion réussie entre un petit marché de quartier et des comptoirs de restauration.
Il faut toutefois savoir qu’il ferme tôt. On semble donc y cibler les arrêts matinaux et le dîner… Enfin, l’espace est disponible à la location, pour des événements.
La Cuisine du Centre Rockland (mars 2019)
Aéré, familial et accessible
À l’écart du centre-ville, La Cuisine n’a pas beaucoup fait parler d’elle, alors qu’elle annonçait de grands changements dans nos centres commerciaux. Avec son mélange de comptoirs de restauration rapide et ses restaurants réputés, cet immense espace invite à vivre une nouvelle expérience.
Que ce soit avec le Bacaro, pizzéria qui s’est méritée une mention dans mon texte sur les meilleures pizzas de Montréal, ou le Pastaga, on a su y proposer plusieurs menus attirants pour ceux qui aiment faire la fine bouche. Sur la douzaine de comptoirs, il ne reste que quelques chaînes bien connues de restauration rapide, laissant toute la place aux nouveaux venus. De passage sur l’heure du dîner, je me suis régalé grâce à La Taberna et sa cuisine portugaise…
Le design est soigné et varié. Il y a beaucoup d’espace, élément accentué par la grande baie vitrée qui change des traditionnels « food courts » de sous-sol.
Aussi, un « Jardin des enfants » attend les familles et leur offre une halte bienvenue à l’entrée de La Cuisine, tout près des toilettes. Bien pensé!
L’espace vient de plus d’être récompensé par un Grand prix du design dans la catégorie Aire commune commerciale. Un succès bien mérité! Bravo à Humà Design + Architecture et Architecture 49 pour cette réalisation, et au Centre Rockland pour avoir osé!
Le Central (octobre 2019)
Coloré, diversifié et décontracté
Avec ses 25 restos, ce dédale de comptoirs gourmands est mon coup de coeur des nouvelles foires alimentaires. Le Central propose une grande variété de sections pour s’asseoir : bancs dans un corridor, comptoirs avec vue sur le boulevard Saint-Laurent, longues tables centrales, petits coins discrets… Il y a toujours de la place, vu les nombreux espaces disponibles.
De plus, c’est l’endroit qui correspond le plus à mon fantasme de marché à l’européenne, permettant de combiner dans un même repas les produits de plusieurs restos. En effet, Le Central met de l’avant de nombreuses propositions de petites portions, permettant de butiner entre plusieurs envies gourmandes. Ce qui facilite le partage. J’ai un faible pour la pizza du Morso, maintenant inscrit sur ma liste des meilleures pizzérias de Montréal, tout comme j’ai bien aimé découvrir les saveurs du Bab Kech (ci-dessous) et du Super Qualité (image à la une de ce texte).
J’apprécie le mélange des couleurs, des styles et la douce folie qui se dégage de l’ensemble au Central. Il nous donne l’impression d’être ailleurs, dans un lieu hors norme. Ainsi, l’ambiance y est des plus agréables et il est facile de s’y éterniser… Tous les comptoirs servent du vin ou de la bière, permettant de prolonger le repas, avant d’aller à l’un des comptoirs de desserts…
Le Time Out Market (novembre 2019)
Bondé, épuré et réputé
Précédé de sa réputation enviable, le Time Out Market jouit d’un achalandage monstre depuis son ouverture. Il vient du même coup confirmer le positionnement de Montréal sur la carte gastronomique mondiale. Ce concept, développé à Lisbonne, s’est implanté en Amérique du Nord à Miami, New-York et Chicago, avant de rejoindre Montréal… Et juste avant de s’établir aussi à Dubai (2020) et à Londres (2021)!
Avec ses comptoirs de chefs réputés proposant pas moins de 16 restaurants, son école de cuisine et sa boutique de cadeaux, c’est tout un menu qui vous y attend. Le décor est sobre, reprenant le concept de Lisbonne : pas de signatures visuelles pour les chefs, que des comptoirs noirs autour des tables à partager. Une section séparée est prévue pour les gens qui désirent prendre un verre, probablement une obligation de la règlementation… Lors de mes visites, j’ai particulièrement apprécié le risotto du Club Chasse et Pêche et l’assiette de griot (recette caribéenne) de Paul Toussaint. Un vrai régal!
Pour faire face à la demande, il faudrait rapidement que les gestionnaires pensent à agrandir, sinon, le Time Out risque de pâtir de sa trop grande popularité… Pour contourner le problème, sachez que les dimanches, pour souper, c’est assez tranquille.
Le Cathcart (janvier 2020)
Ambitieux, encombré et…
Dernier né des « food courts » montréalais, le Cathcart ne cache pas ses ambitions : devenir LA destination du centre-ville. Ses atouts? Son immense toit vitré et ses efforts d’animation, menés par Aire Commune.
Mais presque un mois après son ouverture, plusieurs failles surprennent. Les kiosques sont libres de leurs heures d’ouverture, certains étaient donc fermés lors de chacun de mes passages. Les menus sont aussi régulièrement caviardés, en rupture de stock… Enfin, alors qu’on s’attendrait à profiter de la lumière annoncée par le toit vitré, hors du « biergarten » (qui n’a de biergarten que le nom), on se retrouve dans des espaces gris, légèrement séparés des corridors de circulation du centre commercial qui les entoure…
Il y a du potentiel, je vais donc continuer à visiter le Cathcart pour voir comment il se développe. Et probablement réécrire cette description lorsqu’il aura pris son erre d’aller et que j’aurai trouvé au moins un comptoir à vous proposer… À ma prochaine visite, j’essaierai ce comptoir qui m’intrigue et on verra bien!
Et le prochain…
Derrière cette révolution se cachent deux promoteurs hors du commun. D’une part, la Société de développement Angus, avec sa mission sociale (lié au Central), et de l’autre Ivanhoé Cambridge, la filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement, le bas de laine des Québécois (lié au Marché Artisans, au Time Out Market et au Cathcart). Tous deux ont des objectifs de développement qui dépassent leur simple portefeuille, pour viser une croissance plus large. Tous deux voulaient marquer le centre-ville de leur choix. C’est réussi!
Plus discret, Cominar, le fonds de placements immobilier derrière La Cuisine du Centre Rockland, est aussi propriétaire de nombreux autres centres commerciaux partout au Québec. Il y a donc fort à parier que ce ne soit, pour eux, qu’un début…
Enfin, à Québec, on annonce pour l’automne l’ouverture du District Gourmet (à Sainte-Foy), qui viendra à son tour confirmer que les foires alimentaires vivent une véritable révolution!
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Pour découvrir mes palmarès sur les plaisirs de la table:
- Les meilleurs brunchs à Montréal
- Les meilleurs tapas en ville
- La meilleure pizza à Montréal
- La meilleure poutine à Montréal
- Les meilleurs tacos à Montréal
- Top 5 des meilleurs ceviches (par MesQuartier.com)
- La révolution des foires alimentaires
- Découvrir les grandes tables de Montréal, à moindre coût
- Ces restos qui nous font voyager
- Les meilleures brasseries de quartier
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- Les meilleures crèmes glacées et sorbets
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On écrit « son ERRE d’aller ». Ça vient du vocabulaire de la marine : Vitesse, élan acquis par un navire lorsqu’il cesse d’être propulsé.
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Vous me l’apprenez! Merci, c’est corrigé…
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