Autrefois réservés aux murs des maisons de campagne, les murs végétalisés apparaissent lentement en ville depuis une dizaine d’années. Lorsque nous sommes en manque de verdure, ils offrent un succédané aussi agréable qu’utile à nos envies de parcs ou de forêt. Le Centre d’écologie urbaine y est pour beaucoup, avec son guide Les plantes grimpantes, une solution rafraichissante (2011). Très documenté, il rappelle les avantages de ce type de plantation le long des murs et propose de nous accompagner dans nos propres projets, en n’oubliant pas de défaire certains mythes qui ont la vie dure concernant les murs végétalisés.
Un nouveau type de mur, plus urbain, a aussi fait son apparition au même moment: le mur végétal. Ici, on ne parle plus de murs naturellement colonisés par des plantes grimpantes, mais plutôt de jardins verticaux, créés de toutes pièces. À Montréal, le plus connu des murs végétaux est celui de la Maison du développement durable. Inauguré en 2011, il sert depuis de laboratoire pour constater son effet sur la purification de l’air, entre autres.
En 2012, c’était au tour de la Biosphère d’inaugurer le sien, comme un clin d’oeil à sa mission de musée de l’environnement.
Depuis 2016, l’aéroport de Montréal compte aussi un de ces murs, spécifiquement ajouté pour générer de l’humidité dans une partie de l’aérogare où l’air était très sec. Il agit depuis comme humidificateur écologique dans la partie sud-ouest de l’aérogare. Et aussi comme atout dans l’expérience client…
Lors de la construction de sa tour de 15 étages à Lévis, le Mouvement Desjardins a décidé de rehausser l’environnement de travail de ses employés par ce même moyen, en leur offrant une oeuvre d’art composée de plus de 11 000 végétaux, répartis en six tableaux différents, alternant couleurs, motifs et textures, et ce, sur les 15 étages de l’immeuble! À son inauguration, en 2014, on le présentait comme le plus haut mur végétal intérieur au monde.
Des initiatives comme celles-là, on en voudrait partout! Dans nos édifices publics, nos centres commerciaux, et pourquoi pas directement dans nos supermarchés, pour y cueillir des fines herbes fraîches! Les idées ne manquent pas…
Pendant qu’à Beijing on en installe dans une galerie d’art contemporaine…
À Singapour on en fait une montagne au cœur d’une serre, la Cloud Forest, qui est devenue une immense attraction touristique au sein du complexe Gardens by the Bay!
À Paris, on songe aussi à implanter un mur végétal dans le métro… On aime ça les idées inspirantes! 😉
Hors les murs
À Montréal, de tels murs végétaux seraient probablement impossibles à créer à l’extérieur, vu nos hivers. On continuera donc d’utiliser des plantes grimpantes pour végétaliser nos murs extérieurs, ce qui est déjà très bien! Mais ailleurs dans le monde, les jardins verticaux se multiplient aussi à l’air libre.
Un centre culturel de Madrid, la Caixa Forum, en présente un magnifique exemple.
Tout comme le musée du Quai Branly, à Paris.
Ou ce centre commercial, à Avignon, où il faisait 0 degré lors de mon passage (d’où les glaçons au milieu des feuilles)…
Même certains viaducs sont végétaux en France, comme ici à Aix:
De son côté, Singapour affiche fièrement son record de 2013 du plus grand mur végétal au monde, d’une superficie de 2125 m2, sur l’esplanade d’une tour du centre-ville… soit 5 m2 plus petit que celui du Mouvement Desjardins, à Lévis, inauguré l’année suivante…
Mais la course aux records devient féroce quand on voit cette tour d’habitation de Sydney, qui montre que le concept peut se développer encore! Sur plus de 30 étages, on a multiplié les minces segments de murs végétaux de 4 à 9 étages de haut, en ajoutant des plantes grimpantes à tous les paliers! Ses habitants pourront difficilement être en manque de verdure, eux qui habitent maintenant dans l’une des premières forêts verticales du monde!
Nous ne pourrons jamais rivaliser pour l’extérieur. Mais avouez que le nombre d’endroits intérieurs, à Montréal, où de tels murs végétaux seraient appréciés est énorme! À quand leur multiplication?
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