Montréal est-elle une ville de BD? C’est la question qui m’est venue quand Le Devoir a fait son édition spéciale tout en bandes dessinées en novembre 2013. 14 bédéistes-illustrateurs se sont prêtés au jeu de remplacer toutes les photos du journal… J’ai spontanément pensé à Bruxelles, véritable Capitale de la BD, avec ses circuits touristiques guidés, ses murs peints et son « Musée » de la Bande dessinée.
Montréal n’est pas à ce niveau, mais l’automne 2013 marquera probablement une étape dans la construction de la réputation de notre ville pour le 9e art. L’édition spéciale BD du Devoir, une première, visait à souligner l’inauguration d’une importante exposition sur ce thème au Musée des Beaux-Arts! 5 des artistes ayant participé à l’édition spéciale se retrouvent aussi au Musée, qui nous en présentait 10 autres, issus des 15 ans de publications de la maison d’éditions La Pastèque. Le principe de l’exposition était simple et fort intéressant : les bédéistes devaient s’inspirer d’une œuvre de la collection du Musée pour en produire une nouvelle. La vidéo présentant la démarche de Réal Godbout (créateur de Red Ketchup) l’illustre bien :
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Ainsi, des bédéistes inspirés par Montréal, il y en a, comme il y a des bédéistes Montréalais bien connus. Le père de Paul dans le métro, Michel Rabagliati, est un de ceux-là. Et un des plus populaires en plus. Son engagement envers Montréal (malgré son Paul à Québec 😉 ) n’est plus à démontrer, surtout depuis qu’il a accepté de peindre les murs du chalet du parc Beaubien, dans son Rosemont natal. D’autres initiatives du genre seraient les bienvenues pour construire la réputation du Montréal-BD!
Les BD qui parlent de Montréal
Dans un texte de septembre 2013, Propos Montréal me faisait découvrir Ponto, un blogue-BD d’histoires sur un cône orange vivant! Vaillant à l’ouvrage, ses petites aventures sont sympas. Mais Propos Montréal listait du même coup quelques autres blogues-BD typiquement Montréalais, comme Hiver nucléaire et Québec-land. Intéressant! Le Collectif Montréal-Lyon, un projet qui s’est déroulé en 2012 pour proposer 22 planches dessinées, dont plusieurs sur Montréal, offre aussi un beau panorama (j’ai été particulièrement impressionné par la BD #19 : Marche Nocturne à Montréal, de Jean-Philippe Marcotte; touché par la #15 : Cimetière, de Michel Hellman; et amusé par la #9 : Montréal, de Hicham Absa)… J’ajouterais à cette liste la Maison de la bande dessinée de Montréal et Front Froid, qui offrent plusieurs hyperliens vers d’autres bédéistes, pour les curieux.
Montréal est-elle une ville BD? Avant novembre 2013, j’aurais eu des doutes, mais depuis je penses qu’une mise en commun des initiatives des uns et des autres positionnerait rapidement notre ville dans ce secteur. Et qui sait, le Festival de la BD de Montréal devra peut-être trouver de plus grands locaux si les Montréalais embarquent 😉
Quand on y pense bien, Montréal, ville de créateurs, a déjà tous les talents présents ici pour se démarquer et rayonner dans le monde de la BD… La pré-recherche pour écrire ce texte m’a rappelé la BD-phénomène de ma jeunesse, Gargouille, de Tristan Demers. Vous souvenez-vous de ce jeune Montréalais qui, à 10 ans, publiait ses premières bandes dessinées? Et bien 30 ans plus tard, il est toujours à l’oeuvre! Comme quoi la BD Montréalaise existe et s’épanouit depuis bien longtemps…
Il serait peut-être temps de s’en vanter un peu?
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